Un ballet continu d’automobiles serpente dans la cour des services techniques de la Ville de Nîmes (Gard). C’est ici, à l'écart du centre-ville, que la municipalité de Jean-Paul Fournier (LR), par ailleurs président du conseil de surveillance du CHU local, a décidé de distribuer gratuitement, lors du week-end du 8 mai, quelque 130 000 masques chirurgicaux aux soignants libéraux de la ville – médecins, infirmiers, podologues, dentistes, orthoptistes, kinés...– à raison de 100 masques par praticien.
Afin de permettre une distribution fluide, les personnels de santé n’ont même pas eu à quitter leur véhicule pour récupérer deux boîtes d’une denrée, jadis banale, devenue très convoitée à la faveur de la pandémie de Covid-19.
La carte de l'anticipation
Ce geste, pour lequel la Ville a sollicité la CPAM, afin que le message soit adressé aux seuls libéraux et non aux hospitaliers, précède une autre distribution de masques – chirurgicaux et en tissu – qui sera effectuée auprès des commerçants et de la population toute cette semaine. Au total, la « Rome française » aura fait l’acquisition de quelque 950 000 masques dont 300 000 chirurgicaux auprès de sociétés françaises dont Bastide Médical, qui a fait don de 50 000 exemplaires pour les soignants et commerçants.
« La Ville de Nîmes s'est fortement impliquée dans une vaste campagne d’approvisionnement de masques auprès de plusieurs fournisseurs situés sur le territoire national. Cette anticipation vient sécuriser nos livraisons car, mieux que quiconque, vous connaissez les difficultés rencontrées pour se procurer ces protections », explique le maire de Nîmes dans son invitation aux soignants.
Arrivé parmi les premiers professionnels sur place, le Dr Alexandre Moreau, qui travaille tantôt comme urgentiste dans une clinique, tantôt comme généraliste, salue cette initiative locale. « D'un point de vue médical, c’est nickel. Comparé aux 18 masques par semaine [et 24 masques par semaine désormais] qu’on avait du mal à se procurer en pharmacie... Ça va aider à protéger la population », salue-t-il.
Un peu après lui arrive le Dr Vincent Prangère. « Je suis arrivé tôt pour être certain de ne pas avoir à faire la queue. La démarche de la Ville est appréciable. Les patients reviennent de plus en plus au cabinet. Et pour beaucoup, eux, portent un masque », explique ce généraliste qui n’a pas fermé son cabinet durant le temps du confinement.
Petit stock périmé
Alors les voitures défilent devant les agents municipaux masqués et gantés distribuant les boîtes, le Dr Henri Fesneau, dermatologue, vient à son tour récupérer – justificatif en main – 100 masques pour lui, et autant pour son associée. Sur le visage de ce praticien, un masque FFP2 semble avoir déjà bien servi. « C’est celui que je mets pour aller faire mes courses ! Ces masques que nous donne la Ville, ce ne sont pas des FFP2... mais c’est déjà mieux que rien. Au cabinet, je suis au contact du visage de deux patients sur trois. Mon associée, elle, a retrouvé un petit stock périmé remontant au début des années 2000 », justifie-t-il sans quitter le volant de son véhicule.
Était-il besoin d’une preuve supplémentaire du besoin en masques pour les soignants ? En une heure à peine 155 libéraux – sur 1300 invités – avaient déjà retiré leur lot...
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