Les architectes appellent ça des jumbo projects mais en santé, c’est une superclinique.
Le groupe suédois de soins privés Capio a investi 110 millions d’euros dans un établissement flambant neuf de 33 000 m2 destiné à accueillir 85 000 patients par an et une maison médicale de 11 000 m2 qui soignera 4 000 patients par jour dans l’agglomération toulousaine.
Cet établissement regroupera deux cliniques existantes du centre-ville, la polyclinique du Parc et Saint Jean Languedoc.
Adepte de la récupération rapide après chirurgie (RRAC), le groupe Capio s’est fixé l’objectif de 70 % de prise en charge en ambulatoire. Pour y parvenir, il teste en ce moment les cocoon’s care, de nouveaux dispositifs amenés à remplacer les traditionnels box et les chambres d’hospitalisation.
Inspirés des salons VIP qui ont fleuri dans les grands aéroports internationaux, les cocoon’s care sont des espaces totalement mobiles de 5 m2 équipés de cloisons amovibles. « Cette nouvelle prise en charge sera proposée systématiquement à tous patients programmés pour rester plus de quatre heures à la clinique. Cela va considérablement améliorer le flux des soins et simplifier notre façon de travailler, décrit le Dr Ambroise Salin, chirurgien urologue à l’actuelle clinique Saint Jean Languedoc et futur utilisateur. Actuellement, nous devons terminer toutes nos opérations avant d’aller voir un patient. Désormais nous pourrons le faire entre deux interventions puisque les cocoon’s care sont situés à quelques mètres des blocs mais ils garantissent l’intimité aux patients. »
7 000 euros et 30 % de surface en moins
Sur cette question, médecins et anesthésistes n’ont pas transigé. « Nous avons fait nos recommandations pour que la sécurité et l’intimité des patients soient assurées. Les hauteurs sous plafonds sont suffisantes, des plaques phoniques assurent le confort à chacun, les infirmières peuvent tourner autour des lits avec des monitoring à proximité et bien sûr des fluides ont été installés », décline le chirurgien.
À la sortie de la salle de réveil, les patients arrivent dans les cocoon’s care sur leur lit brancard, qui se redresse progressivement en fauteuil. Ils se remettent alors petit à petit selon un protocole normé et surveillé par les anesthésistes.
Grâce à ce dispositif, le groupe Capio compte raccourcir les temps d’hospitalisation et optimiser le coût de ses prises en charge. « Chaque cocoon’s care coûte 7000 euros soit deux fois moins cher qu’un box classique et permet de gagner 30 % de surface », résume Claude Porcher, chargée de superviser la construction du nouvel établissement et la fusion des deux cliniques.
C’est d’ailleurs l’enjeu du moment pour le groupe suédois : parvenir dès l’ouverture de la clinique Croix du Sud à coordonner sans couac les équipes des deux établissements (650 employés et 130 praticiens) tout en garantissant le meilleur flux de soins possible. Pour cela, Capio anticipe avec l’installation dans ses établissements d’un dispositif 3D qui incite soignants et médecins à faire des visites immersives régulières grâce à des lunettes 3D. Objectif ? Reproduire tout le parcours du patient dans la future clinique afin de maîtriser les lieux avant même la prise de fonction.
Transition de genre : la Cpam du Bas-Rhin devant la justice
Plus de 3 700 décès en France liés à la chaleur en 2024, un bilan moins lourd que les deux étés précédents
Affaire Le Scouarnec : l'Ordre des médecins accusé une fois de plus de corporatisme
Procès Le Scouarnec : la Ciivise appelle à mettre fin aux « silences » qui permettent les crimes