L'Assemblée nationale a adopté en nouvelle lecture le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS 2020), dans sa version remaniée avec la rallonge pour l'hôpital annoncée la semaine dernière par le gouvernement, mais dénoncée comme insuffisante par les oppositions et les soignants.
Les députés ont ainsi voté un amendement financier du gouvernement résultant du plan annoncé par Édouard Philippe et Agnès Buzyn, après huit mois de crise dans les hôpitaux publics. Il prévoit comme prévu une première rallonge budgétaire de 300 millions dès 2020, ce qui rehausse l'objectif de dépenses d'assurance-maladie de 2,3 % à 2,45 %. Au total, le gouvernement a promis 1,5 milliard d'euros supplémentaires en trois ans – avec des hausses de 500 et 700 millions annoncées pour 2021 et 2022.
Gilets blancs ?
Le gouvernement programme aussi une reprise de dettes des hôpitaux, à hauteur de 10 milliards d'euros sur trois ans, mesure qui doit relever de la loi de programmation des finances publiques attendue au printemps.
Au nom du groupe LR, l'ex-cardiologue Jean-Pierre Door a estimé qu'il s'agissait d'un « rattrapage » suite aux manifestations, se disant persuadé que le gouvernement devrait « revenir à la charge » dans quelques mois.
Joël Aviragnet (PS) a affirmé que, sur les 300 millions d'euros dégagés, seuls 200 iront à l'hôpital et 100 pour les EHPAD, accusant le gouvernement de faire « de la communication », et se demandant s'il va falloir revivre les « gilets jaunes » avec cette fois des « gilets blancs ». « Vous cherchez à ce que la marmite explose ? », a aussi lancé Caroline Fiat (LFI), aide-soignante de profession, dénonçant un plan non pas d'urgence mais « de communication », tandis que Pierre Dharréville (PCF) a jugé les « propositions pas sérieuses ».
Pour le député Véran, « nous partons de loin »
La secrétaire d'État Christelle Dubos a défendu un engagement qui s'inscrit dans la durée, assurant que « c'est bien 300 millions supplémentaires » pour 2020. « Personne ne peut se gargariser en considérant que l'hôpital ira formidablement bien demain grâce aux annonces », mais « nous partons de loin », a fait valoir le rapporteur Olivier Véran (LREM).
Le texte doit désormais retourner une dernière fois au Sénat samedi, avant de faire l'objet d'un vote final à l'Assemblée le mardi 3 décembre.
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