COMME LE RAPPELLE le Dr J.-P. Leroy (CHU de Rouen), la méningite à méningocoque de type B touche 5 à 800 personnes par an en France. De façon assez inexpliquée, la Seine Maritime étant particulièrement touchée. Elle touche préférentiellement le nourrisson (80 % de méningite B avant l’âge de 2 mois). Surtout, elle est de diagnostic difficile et ses conséquences sont redoutables : 10 % de décès, 20 % de séquelles graves.
Pour lutter contre l’épidémie normande (méningocoque B14), on a utilisé un vaccin composé de protéines de vésicules de la membrane externe d’une souche spécifique de méningocoque B. Le problème étant que ces protéines sont très variables d’une souche à l’autre, ce type de vaccin est efficace sur une souche spécifique à une épidémie, concernant généralement un territoire spécifique.
20 ans de recherches.
Bexsero, comme l’explique G. del Giudice (Directeur de la recherche translationnelle monde, Novartis Vaccines), change radicalement la donne : issu de 20 ans de recherches et développé grâce à une approche intégrant le décodage du patrimoine génétique du méningocoque B, il contient quatre composants présents dans la majorité des souches circulant dans le monde, (y compris la souche B14 de Normandie).
C’est donc logiquement que Bexsero a obtenu son AMM européenne en janvier 2013. Un nouveau succès pour Novartis après le lancement, en 2010, de Menveo, qui couvre les serogroupes A, C, W-135, et Y conjugués). Avec ces 2 vaccins, Novartis protège contre les 5 principaux serogroupes responsables d’infections invasives à MB, dans le monde.
Des indications à préciser.
Cependant, comme le rappelle le Pr F. Denis, (microbiologiste Limoges – Académie Nationale de Médecine), il reste à déterminer les indications précises de Bexsero : quelles tranches d’âge ? Des sous groupes exposés ? Des zones particulières ? Il appartiendra au Comité Technique des Vaccinations de répondre à ces questions et de préciser la place de Bexsero dans le calendrier vaccinal.
Pour finir, le Pr Denis indique que Bexsero, comme tout produit nouveau, fera l’objet d’un plan de gestion des risques (PGR), « ce qui ne doit pas conduire à penser que la nouveauté est dangereuse, ce qui serait catastrophique, mais qu’au contraire le contrôle des nouveaux médicaments est mieux fait. »
(1) Conférence de presse organisée par Novartis Vaccines and Diagnostics France
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