C'est un énorme coup de tonnerre. Brigitte Bourguignon, ministre de la Santé et de la Prévention, qui était talonnée par le RN dans la sixième circonscription du Pas-de-Calais, a perdu son pari, battue d'une très courte tête lors du second tour des élections législatives.
Avec 49,96 % des voix, elle a été devancée par Christine Engrand, candidate du Rassemblement national (RN) qui a obtenu la majorité absolue. Selon la règle fixée par Emmanuel Macron, Brigitte Bourguignon devra donc démissionner du ministère de la Santé, après avoir été en poste pendant 30 jours exactement…
Le suspense était réel dans cette circonscription puisque Brigitte Bourguignon menait la course avec seulement 810 voix d'avance au premier tour sur sa rivale RN Christine Engrand, 67 ans, conseillère régionale et conseillère municipale à Calais. Cela n'a pas suffit, elle a été distanciée de 56 voix.
Législatives (Pas-de-Calais, 6e) : Brigitte Bourguignon, ministre de la santé, a perdu de 56 voix l’élection via @lavoixdunord https://t.co/AZidQgMrzu
— Marc Gozlan (@MarcGozlan) June 19, 2022
Dossiers brûlants
C'est donc une immense déception pour la ministre de la Santé qui devait piloter dès cet été des chantiers brûlants : dans l'immédiat, celui des urgences hospitalières et des soins non programmés avec les conclusions de la mission « Braun », attendues pour la fin du mois. Puis, dès juillet, avec la conférence des parties prenantes sur la santé, censée traduire la nouvelle méthode de réforme du secteur.
Un monde de la santé qui avait accueilli sa nomination sans hostilité et qui se retrouve donc dans une période d'incertitude alors que Brigitte Bourguignon avait multiplié les rendez-vous préparatoires ces dernières semaines.
Abad et Véran solidement réélus
A l'inverse, le ministre des Solidarités, de l'autonomie et des personnes handicapées Damien Abad, dont la campagne a été perturbée par des accusations de viol, a été confortablement réélu pour son troisième mandat dans l'Ain, ancien fief de la droite qui y poursuit son déclin. Dans la cinquième circonscription, l'ancien chef des députés Les Républicains (LR) obtient 57,86 % des voix sous l'étiquette divers droite contre 42,14% à la candidate Nupes Florence Pisani.
Le ministre des Relations avec le Parlement, Olivier Véran, a été lui aussi solidement réélu avec 55,53% des voix en Isère, où la majorité perd toutefois beaucoup de terrain au profit de la Nupes et du Rassemblement national. L'ancien ministre de la Santé, neurologue hospitalier, était en lice dans la première circonscription face à l'insoumise Salomé Robin (Nupes), une étudiante en sciences sociales âgée de 19 ans, qui a créé la surprise au premier tour et obtient 44,47% des voix au second.
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