L'intervention de Xavier Bertrand au congrès CHAM 2019* avait tout d'une opération séduction. Présent le vendredi 27 septembre en qualité de président de la région Hauts-de-France, celui qui fut par deux fois ministre de la Santé (entre 2005 et 2007, puis entre 2010 et 2012) a profité d'être devant quelque 500 acteurs influents du secteur pour faire un bilan de son action à Ségur. Le ténor des Républicains a livré un discours en forme de mea culpa qui fleurait bon la campagne électorale. Celui-ci avait d'ailleurs déclaré une semaine auparavant sur France 2 « penser » à l'élection présidentielle de 2022.
Invité à s'exprimer pour une table ronde sur le thème « les régions dans la santé de demain », Xavier Bertrand a vivement étrillé les agences régionales de santé (ARS). « Les ARS, ça n'a pas marché et ça ne marche pas », a sermonné l'ancien ministre. Celui-ci veut replacer les régions « dans une relation directe avec les citoyens » sur les sujets de santé et invite l'État « à lâcher prise ». Il se dit notamment favorable à un ONDAM régionalisé. « Je tends la main à l’État pour contractualiser et être évalué », propose le président de région.
Non content de malmener les ARS, Xavier Bertrand s'en prend plus généralement à la philosophie de la loi Hôpital, patients, santé, territoires (HPST) de 2009 pourtant promulguée par sa prédécesseure à Ségur, Roselyne Bachelot. « Il faut un patron à l'hôpital, ça ne marche que quand il est bon et qu'il comprend qu'il faut travailler avec les médecins plutôt que d'aller dans le tout administratif », a-t-il déclaré faisant directement référence au fameux discours de Bordeaux de Nicolas Sarkozy qu'il qualifie d'ailleurs d'« erreur ».
Pourquoi n'a-t-il pas agi à son arrivée au ministère en 2010 ? « Ma mission principale était alors de ramener la confiance avec les libéraux », s'est-il défendu dans un clin d'œil appuyé aux syndicats presque tous présents pour l'écouter.
* Dont « le Quotidien » est partenaire.
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