« Quelles sont les mesures que le gouvernement compte mettre en place pour contrôler l’ouverture et le suivi des licenciements dans la fonction publique hospitalière ? » La question a été posée ce mardi à Agnès Buzyn par Erwan Balanant, lors des questions au gouvernement.
Le député du Finistère (LREM) a évoqué ce sujet dans le cadre de l'affaire ubuesque révélée récemment par la chambre régionale des comptes de Bretagne : le cas d’un médecin, chef de service à l’hôpital de Quimperlé depuis 1984, et rémunéré pendant près de trente ans alors qu’il n’exerçait plus.
« Incompétence avérée »
Erwan Balanant retrace cette histoire en pointant du doigt les dysfonctionnements, selon lui, du système hospitalier, dans l’incapacité de licencier ce praticien malgré ses insuffisances professionnelles. Selon la chambre régionale des comptes, plusieurs rapports administratifs avaient pointé « des problèmes quant à la manière de servir de ce médecin, mentionnant par exemple "une incompétence avérée […]" ainsi que des problèmes de comportement, tant vis-à-vis du personnel que des patients, incompatibles avec ses fonctions ».
Entre la rémunération de ce praticien et le surcoût lié à son remplacement (l’ARS avait mis la main à la poche entre 2004 et 2014 pour financer ce poste), la gabegie s’est élevée à 5,5 millions d’euros, rien qu’entre 2012 et 2016, écrit la chambre des comptes. Jusqu'au départ en retraite du chef de service, le 5 janvier 2017...
Devant les députés, Agnès Buzyn a reconnu que l’administration n’avait pas été en mesure de mettre un terme à cette situation malgré les enquêtes et procédures engagées au cours des dernières années. La ministre condamne ces agissements « avec la plus grande fermeté »... mais elle y voit un cas isolé qui ne remet pas en cause les procédures de licenciement de la fonction publique.
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