Accréditation en équipe, formation homogène, certification qualité : ce que proposent les urgentistes pour améliorer la régulation médicale

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Publié le 03/07/2018
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Crédit photo : S. Toubon

Mieux organiser la formation des assistants de régulation médicale (ARM) ainsi que faire certifier les centres d'appel du SAMU par la Haute Autorité de santé (HAS) et une norme internationale de management : telles sont les grandes propositions rendues ce lundi par les organisations d'urgentistes à la ministre de la Santé.

En mai dernier, à la suite de la médiatisation de l'affaire Naomi Musenga – la jeune femme décédée après un appel traité avec mépris par une opératrice du SAMU –, Agnès Buzyn réunissait les urgentistes et leur demandait une feuille de route pour améliorer le système de régulation. Celle-ci lui a été rendue ce lundi 2 juillet.

 

Mieux organiser la formation

Le premier volet de ces propositions concerne la formation des médecins régulateurs du SAMU et des ARM.

Côté praticiens, il est prévu de maintenir les diplômes universitaires (DU) existants et d'intégrer la régulation médicale aux orientations nationales du développement professionnel continu (DPC).

Côté ARM, il est recommandé que le métier soit reconnu comme profession de santé. Le document, signé par six organisations professionnelles et syndicales du secteur, suggère la création d'un diplôme d'état permettant l'inscription de la discipline au code de la santé publique.

La formation doit être d’un à deux ans, dans le cadre du DU de régulation médicale existant ou par le biais d'instituts de formation des ARM qu'il reste à créer. Cinq ou six structures pourraient à former 200 ARM par an. Au final, la formation doit être sanctionnée par une série d'évaluations permettant de « vérifier les capacités d'adaptation, de réactivité, de fidélité de transmission et d'appréhension de la globalité d'une situation d'urgence ».

Le Centre national de l'urgence hospitalière (CNUH), la Société française de médecine d'urgence (SFMU) et SAMU-Urgences de France (SUDF) ont également remis à la ministre un second document consacré à l'amélioration de la politique qualité des centres de régulation.

L'objectif est d'une part de faire certifier les plateformes 15 selon une « norme internationale indiscutable » de management (ISO 9001), à échéance « raisonnable » de 18 à 24 mois. Cette certification « n'est pas redondance avec une politique d'assurance qualité médicale basée sur les événements indésirables graves, détaillent les urgentistes. Elle doit y être associée ». 

D'autre part, les urgentistes proposent de sécuriser la régulation médicale par l'élaboration d'un référentiel de spécialité et la mise en place du principe d'accréditation en équipe (médecins régulateurs, paramédicaux et ARM) en mobilisant un outil prévu par la Haute Autorité de santé (le programme PACTE) pour aider les hospitaliers à perfectionner leurs pratiques collectives et améliorer la prise en charge des patients.


Source : lequotidiendumedecin.fr