La future convention médicale devra s’accompagner d’un investissement « massif » sur la médecine générale, selon MG France. Ce mercredi, le syndicat de médecins généralistes a réclamé devant la presse un plan d’urgence de 2,4 milliards d’euros pour accompagner le virage ambulatoire pendant les cinq prochaines années. Cette demande intervient alors que Marisol Touraine vient de promettre deux milliards d'euros d'investissements à destination des établissements sur cinq ans (2017/2021).
« La situation est difficile pour la population qui a parfois du mal à trouver un généraliste, cette convention doit apporter un nouveau modèle économique à la médecine générale », a plaidé le président de MG France, le Dr Claude Leicher, quelques heures avant la séance du jour.
Le syndicat appelle en priorité de ses vœux une revalorisation substantielle du secteur I, « faute de quoi, il faudra que les généralistes puissent accéder au secteur II ou au contrat d’accès aux soins », a ajouté le Dr Leicher.
Revaloriser les visites
MG France soutient le schéma d'une nouvelle grille tarifaire avec quatre niveaux revalorisés : 25 euros pour les consultations de base, 30 euros pour les consultations de coordination, 46 euros pour les actes de consultant (ancien C2) et un quatrième niveau, « avec un tarif plus élevé » - certains syndicats le chiffrent entre 70 et 75 euros - pour rémunérer l’expertise (comme une consultation d’annonce en cancérologie). « Ces 4 niveaux doivent être applicables par tous les médecins », poursuit Claude Leicher.
Le syndicat souhaite une valorisation spécifique des consultations longues, qui nécessitent un temps d’entretien et d’écoute, à hauteur de 46 euros.
Les généralistes de MG France réclament par ailleurs que toutes les visites du médecin traitant (aujourd’hui à 33 euros, hors exigence particulière) soient revalorisées à hauteur de la visite longue cotée 56 euros.
Le syndicat plaide enfin pour une diversification des indicateurs de la rémunération sur objectifs de santé publique (tabac, alcool, maîtrise de stage, projets territoriaux de santé…).
Médecin traitant de l'enfant
Le rôle de médecin traitant de l’enfant doit également être reconnu financièrement. Par souci d'équité, MG France demande que les généralistes puissent appliquer la majoration pédiatrique (MPJ) de 5 euros, aujourd’hui réservée aux autres spécialistes, pour les consultations des enfants de moins de 16 ans.
L’avenir de la médecine générale libérale passe également par une protection sociale renforcée avec des avantages maternité pour toutes les femmes médecins (quel que soit leur secteur d’exercice) et une meilleure couverture maladie pour l’ensemble des praticiens. Les généralistes veulent que le délai de carence pour bénéficier d’indemnités journalières de la CARMF soit abaissé de 90 jours à 14 jours. « Cette mesure représenterait un coût soutenable de 200 à 300 euros par médecin et par an si tout le monde joue le jeu », estime le Dr Leicher.
Le coût global de ces revendications risque de refroidir la CNAM, avec un ONDAM 2016 historiquement bas (+1,75%) « Je suis très pessimiste sur la possibilité d’une signature », a d’ailleurs estimé le patron de MG France.
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