1960 : la grande question qui agite les médecins a quelque chose de shakespearien. Être ou ne pas être conventionné ? À la CSMF, alors hégémonique, deux courants s’affrontent. Ceux qui refusent tout accord avec les caisses, et ceux qui sont prêt à des accommodements. En avril, quand le gouvernement propose la possibilité de se conventionner à titre individuel et non au niveau départemental, c’est la rupture.
Dans un premier temps, la CSMF lance un mot d’ordre de grève administrative : elle explique dans un communiqué que les mesures gouvernementales « créeront des médecins "agréés" par les caisses de sécurité sociale », mais que « cet agrément d’ordre purement contractuel ne sera pas pour autant une garantie de la valeur professionnelle ».
La base favorable à la signature
Dès le mois de juillet pourtant, poussé par une base favorable à la convention, le Dr Jonchères qui préside le syndicat est contraint de signer les mesures gouvernementales. Pour le chercheur Patrick Hassenteufel, qui a étudié en détail les vicissitudes du monde médical, c’est un tournant : « La défense des intérêts passe désormais par une présence collective plus forte au sein du système d’assurance-maladie », écrit-il dans « Les médecins et l’État », son opus magnum sur la question*.
Ce changement n’est pas sans répercussions dans le monde syndical. L’épilogue de l’histoire est en effet double. L’année suivante, le Dr Monier, chef de file du courant conventionniste, arrive à la tête de la CSMF. Parallèlement, les anti-conventionnistes font sécession, et partent fonder ce qui deviendra la FMF.
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