La Société française de radiologie (SFR) et le Syndicat des radiologues hospitaliers (SRH) n’apprécient pas le rapport annuel Charges et produits de la Caisse nationale d’assurance-maladie (CNAM), qui remet en question la pertinence de certains actes d’IRM.
Dans ce document, l’assurance-maladie estime que le parc d’équipement a connu une « croissance très rapide » à la suite de la « politique volontariste d’augmentation du nombre de machines » « poursuivie dans le cadre du plan Cancer 2 ».
Selon le rapport de la CNAM, « cette croissance très rapide du parc risque d’encourager la multiplication d’examens, y compris pour des indications qui, comme on vient de le voir sur l’ostéoarticulaire, sont discutables en termes de pertinence de la prescription ».
30 jours pour une IRM
La SFR, qui représente les 5 000 radiologues libéraux et 3 000 hospitaliers en activité, estime cette présentation « incohérente et dangereuse ».
« De quelle croissance très rapide parle-t-on au regard du retard abyssal de la France par rapport aux pays d’Europe de l’Ouest et par rapport aux besoins », s’interroge l’association.
La SFR rappelle qu’en 2013, 30 équipements supplémentaires ont été installés en France, soit un taux d’augmentation de 5,9 %, « un des plus faibles de ces dix dernières années, là ou les professionnels réclament un plan massif de rattrapage ».
Elle précise que le délai moyen en France pour obtenir un rendez-vous pour une IRM est de « plus de 30 jours » (selon une étude menée par les professionnels de Gustave Roussy).
Dans son rapport, la CNAM regrette en effet que l’IRM ostéoarticulaire du membre inférieur soit réalisée sans notion de radiographie pour 52 % des bénéficiaires.
La SFR justifie ce chiffre en indiquant que l’IRM est devenu un acte de seconde intention « par la force des choses, les professionnels de l’imagerie étant contraints de gérer la pénurie depuis des années ».
Une augmentation du nombre d’IRM anticipée par les baisses tarifaires
De leur côté, le SRH déplore des « conclusions stupides, insultantes et insupportables » pour la profession, aboutissements d’une « méthodologie déplorable » sur la pertinence des IRM.
Pour le SRH, « l’augmentation du recours à l’IRM en France est une nécessité qu’il est inepte de regretter sans prendre en considération son impact sur la réduction de la mortalité ou des invalidités que ces examens permettent en optimisant les décisions thérapeutiques ».
Le SRH argumente également en indiquant que l’augmentation du nombre d’examens d’IRM « a été financièrement anticipée par les baisses tarifaires de l’avenant 8 » à la convention médicale.
En terme de pertinence des actes, les deux instances renvoient les prescripteurs au guide du bon usage des examens d’imagerie, référentiel de bonnes pratiques édité par les professionnels.
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