Selon une étude de l’Institut de recherche et documentation en économie de la santé (IRDES), des écarts de prix parfois très importants peuvent exister entre des médicaments similaires au sein d’une même classe thérapeutique.
Pour analyser les écarts de prix parfois très importants qui peuvent exister entre des médicaments similaires, l’IRDES a réalisé une étude sur 259 médicaments appartenant à 31 groupes. Ses conclusions mettent en évidence qu’en 2009, l’écart de prix moyen des derniers médicaments entrant dans un groupe donné de médicaments similaires (1), par rapport au premier entrant, s’établissait à 59 %. Mais comme toute moyenne, ce pourcentage cache d’importantes diversités. Si la majorité des groupes affiche un faible écart, « quelques groupes présentent des écarts plus élevés », constate l’IRDES. L’institut relève ainsi qu’au sein du groupe des sulfamides antidiabétiques, l’écart de prix entre le médicament premier entrant et les derniers s’élève à 437 %. Il atteint même 940 % pour les inhibiteurs de l’enzyme de conversion exclusifs pour hypertension artérielle et cardiopathie ischémique.
Innovation ou imitation ?
L’institut rappelle qu’« au sein d’une classe donnée, l’innovation, même minime, peut justifier un écart de prix avec le médicament premier entrant ». Mais il juge que « l’ampleur de ces écarts pose question ». L’IRDES s’interroge ouvertement : ces innovations, qui portent essentiellement sur la forme galénique n’influençant ni la classe chimique ni l’indication thérapeutique « constituent-elles de réelles innovations ou des imitations améliorées de la molécule originale » ? Et répond en partie : ces écarts de prix « interrogent sur l’une des finalités de la régulation qui devrait être d’encourager la véritable innovation, et donc de décourager l’imitation ». L’IRDES rappelle que dans certains pays européens comme l’Allemagne ou la Hongrie, le régulateur considère que l’imitation, ou le faible progrès thérapeutique « ne justifient pas une prise en charge différentielle par la collectivité ».
(1) Les médicaments similaires « appartiennent à une classe thérapeutique existante, ayant une structure chimique, un mode d’action thérapeutique, un profil d’effets indésirables et des indications principales très proches. Ils résultent de modifications mineures de la structure chimique de la molécule initiale ou d’innovations incrémentales ».
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