La prise en charge de l’obésité et du surpoids repose sur un traitement médical bien conduit, impliquant des changements en matière de diététique, d’activité physique et, éventuellement, une prise en charge psychologique. L’éducation thérapeutique est essentielle. Lorsque la mise en œuvre de ces mesures d’hygiène de vie – suivies et évaluées par une équipe médicale pluridisciplinaire – ne s’accompagne pas de résultats satisfaisants, un traitement médicamenteux peut être prescrit. « Le rapport bénéfice/risque des rares médicaments autorisés dans le traitement de l’obésité ou du surpoids avec facteurs de risques est modeste, du fait d’une efficacité modérée et d’effets indésirables potentiellement graves. De plus, l’arrêt du traitement médicamenteux s’accompagne d’une reprise de poids. Les dispositifs médicaux invasifs sont réservés à certains patients obèses pour lesquels les bénéfices et les risques sont connus », rappelle l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) dans un rapport publié en juillet dernier.
Face aux risques pour la santé, le détournement de médicaments non indiqués dans le traitement du surpoids ou de l’obésité doit être proscrit. De même, la prescription de préparations magistrales dans le cadre d’une démarche de perte de poids n’est pas justifiée. « L’ANSM a pris des décisions de police sanitaire pour retirer du marché des médicaments indiqués dans le surpoids ou l’obésité en raison d’une balance bénéfice/risque jugée négative (sibutramine, ou rimonabant...) ; et interdire les préparations magistrales contenant des médicaments détournés de leur indication ou certaines plantes, à l’origine d’effets indésirables graves, contenues dans des produits revendiquant un effet amaigrissant (Ephedra, par exemple) », indique le rapport.
Accroître la vigilance
L’achat de médicaments en dehors du circuit officinal légal (sur internet, notamment) expose le consommateur à de graves dangers pour la santé. En effet, très souvent, ces produits ne sont pas soumis à l’évaluation des autorités sanitaires ; leur provenance, leur qualité et leur sécurité ne sont pas garanties. Ils peuvent notamment être contrefaits, falsifiés, présentés comme des compléments alimentaires anodins alors même qu’ils contiennent une ou plusieurs substances actives (sibutramine, phénolphtaléine, fluoxétine...), parfois interdites, non mentionnées sur l’étiquetage.
En achetant ainsi, le consommateur risque également d’utiliser des médicaments dont l’AMM a été retirée en raison d’un rapport bénéfice/risque défavorable. « Les produits à visée amaigrissante sont – parmi ceux qui ne respectent pas la réglementation – les plus couramment rencontrés sur internet. Des effets indésirables graves, en particulier neuropsychiatriques, hépatiques ou cardiaques et pouvant conduire jusqu’au décès ont été rapportés », précise le rapport.
Pour lutter contre ce fléau, l’ANSM a mis en œuvre des mesures de surveillance et de sanction afin d’identifier et d’interdire les contrefaçons et autres falsifications de médicaments, en collaboration avec la justice, les services de police, de gendarmerie et des douanes. Régulièrement, l’ANSM interdit les publicités pour des produits présentés comme bénéfiques pour la santé alors même que la preuve de ces allégations ne peut être établie. Malgré ces actions, les consommateurs doivent rester vigilants face aux fausses promesses d’efficacité et aux méthodes miracles de certains produits.
Pour leur part, les médecins sont invités à suivre les recommandations de prise en charge du surpoids et de l’obésité émises par la Haute Autorité de Santé et à déclarer les effets indésirables liés à l’utilisation de produits de santé à des fins d’amaigrissement aux réseaux nationaux de vigilance.
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