Dans un environnement international incertain, le marché mondial du médicament sort son épingle du jeu avec un chiffre d'affaires en hausse de 7 % pour 2016. Mais ce résultat est inégalement réparti, le marché français continuant à décroître (- 0,4 %), selon une étude du cabinet Quintile IMS présentée ce vendredi.
• 972 milliards d'euros, grâce à l'Amérique
Le marché pharmaceutique global s'est élevé à 972 milliards d'euros en 2016. L'Amérique du Nord, qui représente 47 % du marché mondial, est en hausse de 6 % ; l'Amérique latine affiche une croissance de 14 % ; l'Europe (22 % du marché) croît seulement de 5 % ; et l'Afrique-Asie-Pacifique (24 % du marché) voit ses ventes progresser de 6 %.
D'ici à 2020, le marché mondial devrait atteindre 1 255 milliards d'euros, avec un taux de croissance moyen annuel compris entre 4 et 7 %, selon les prévisions de Quintile IMS. À cette date, la Chine dépassera le Japon et occupera la deuxième place mondiale des pays à plus fortes dépenses de médicaments.
Toujours à l'échelle internationale, la principale aire thérapeutique est l'oncologie. Elle représentait 8 % du marché en 2010, elle grimpe à 12 % en 2020. Viennent ensuite le diabète (7 % des ventes mondiales en 2020), l'asthme/BPCO (5 %), les maladies cardio-vasculaires, l'hypertension, les antibactériens et l'arthrite rhumatoïde (4 % chacun).
• La France en panne ?
Dans ce panorama, le marché tricolore du médicament, en récession, fait pâle figure. En ville, l'effet de la reprise de la demande et des nouveaux produits a été annulé en 2016 par les baisses de prix. Le chiffre d'affaires est passé de 19,54 à 19,47 milliards d'euros, en recul de 0,4 % (+ 3,4 % pour l'Allemagne, + 4,4 % pour l'Espagne). Le CA français était de 21,01 milliards d'euros en 2011.
À l'hôpital, le marché progresse. En 2016, il a augmenté de 3,3 % à 10,45 milliards d'euros. Quintile IMS table sur une stabilité des ventes cumulées ville et hôpital. Elles passeraient de 29,92 milliards d'euros en 2016 à 30,30 milliards en 2020.
• Incertitudes politico-réglementaires
L'économiste Claude Le Pen prévient que les prévisions du marché français restent incertaines en raison du flou qui entoure de nombreux paramètres : stabilité ou non des dépenses remboursées, éventuelle loi de financement pluriannuelle, qualité des relations avec les industriels... Enfin, la dernière loi Sécu modifie certaines modalités de fixation des prix des médicaments, avec une incidence difficile à mesurer.
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