Le rapport étrille la politique française du générique. « Le développement des médicaments génériques a été fondé quasi exclusivement sur le pharmacien », regrettent ses auteurs.
Pour eux, c’est « l’échec des tentatives de régulation des pratiques de prescription, et la forte réticence des syndicats de médecins », qui ont amené les pouvoirs publics à s’appuyer sur les officinaux.
Certes, le nombre de boîtes de génériques vendues a été multiplié par trois entre 2002 et 2012, passant de 225 millions, à 689 millions (une boîte vendue sur quatre). Mais la Cour attribue pour partie ces résultats à la tombée dans le domaine public de nombreux brevets.
Les économies procurées par la substitution générique sont remises en question, étant calculées sans prendre en compte les baisses du prix des produits princeps qui seraient survenues en l’absence de génériques. Par ailleurs, la politique du générique comporte une contrepartie, sous forme d’un renchérissement du prix des nouveaux médicaments sous brevet.
Trop de mention « NS »
Le répertoire des génériques est remis en cause. Les sages estiment que les médicaments qui ne sont ni au répertoire, ni protégés par des brevets, représentent p47 % du volume des médicaments de ville remboursables et près de 22 % de leur valeur. C’est le cas des spécialités sans princeps de référence (comme l’aspirine), de produits de niche, et de la majorité des traitements inhalés de l’asthme et de la BPCO.
Les praticiens sont également visés. « Leurs prescriptions s’orientent vers les produits plus récents, donc plus chers, sans souvent qu’ils apportent une amélioration du service médical par rapport à des molécules substituables », déplore le rapport. Ceux-ci sont accusés d’avoir parfois un recours « non contrôlé » à la mention « non substituable » (NS).
Résultat : la France souffre d’un retard considérable par rapport à ses voisins. En Allemagne, au Royaume-Uni, ou au Danemark, les génériques représentent environ les trois quarts du volume du marché des médicaments remboursés - contre 25 % en France.
Le rapport suggère d’informer les praticiens sur le volume et le coût de leurs prescriptions. Il propose d’élargir les objectifs de prescriptions en génériques liées à la rémunération sur objectifs, de revoir les modalités de rémunération des pharmaciens, et de mettre en œuvre des baisses des prix sur les classes thérapeutiques les plus coûteuses.
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