Selon une étude de mars 2016 du cabinet IMS Health, les biosimilaires pourraient faire économiser de 50 à 100 milliards d'euros aux principaux systèmes de santé américain et européen sur la période 2015-2020. Mais leur arrivée sur le marché ne fait pas que des heureux…
Les laboratoires de médicaments biologiques devront en effet faire face à l'essoufflement des ventes de leurs blockbusters. Ils essaient donc par tous les moyens de retarder l'arrivée sur le marché des biosimilaires. Aux États-Unis, l'agence du médicament (FDA) a autorisé le 23 septembre la mise sur le marché d'une copie d'Humira, un traitement qui représente les deux tiers des revenus du laboratoire Abbvie. Le brevet est censé expirer en décembre 2016 outre-Atlantique. Pour tenter de protéger son traitement phare, qui lui a rapporté 14 milliards de dollars l'an dernier, Abbvie a décidé de poursuivre le laboratoire Amgen pour contrefaçon du brevet.
Autre affaire récente : le laboratoire français Sanofi, a lancé en septembre une action en justice contre son concurrent américain Merck, pour défendre les brevets de son insuline Lantus et de son stylo à insuline, Lantus Solostar. L'enjeu est de taille pour le laboratoire, car le traitement du diabète représente environ 20 % de son chiffre d'affaires. La décision de Sanofi « a été motivée par une notification, reçue de Merck début août, dans laquelle Merck déclarait avoir déposé à la FDA une demande d'approbation de nouveau médicament pour une insuline glargine », indique un communiqué du groupe.
En 2014 déjà, Sanofi s'était opposé à un autre laboratoire, Eli Lilly, pour les mêmes brevets. La procédure s'était soldée par un accord à l'amiable entre les deux laboratoires. Eli Lilly avait accepté de verser des redevances à Sanofi sur les ventes de son biosimilaire et de retarder de six mois son lancement aux États-Unis. Le biosimilaire d'Eli Lilly, le Basaglar, devrait ainsi être commercialisé aux États-Unis le 15 décembre 2016.
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