Courrier des lecteurs

L’Ordre des médecins, une « institution » inutile ?

Publié le 15/06/2015
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Un de nos confrères s’est exprimé dans plusieurs journaux professionnels pour dénoncer le montant de la cotisation qu’il devait payer à l’ordre des médecins.

De nombreux collègues ont soutenu cette démarche ; élément démontrant l’important clivage existant entre cette institution et les médecins.

Au-delà de ce positionnement, nous devons nous poser la question de l’intérêt de l’Ordre au niveau professionnel.

Élu depuis peu au sein de mon ordre départemental, je souhaite donner un éclairage objectif sur l’Ordre.

En fait, nous ne tournons pas les pouces, et nous n’allons pas nous sustenter dans des restaurants étoilés aux frais des médecins.

L’ordre départemental a plusieurs rôles :

- Il permet, grâce à des médiations, de communiquer entre patients et médecins ou collègues entre eux. Les discussions permettent souvent d’éviter les procès.

- Il permet également d’aider les collègues en détresse morale ou financière. Cela semble anecdotique, mais malheureusement, le burn out ne touche pas seulement les agents des télécoms, et nombreux sont ceux qui ont besoin d’une écoute, mais aussi de cette aide.

- Il permet de contrôler le comportement de certains collègues qui peut parfois être peu confraternel, ou qui peut enfreindre les bonnes pratiques.

- Il permet également de s’assurer de l’organisation de la permanence des soins…

Pour pouvoir mener à bien l’ensemble de ces rôles, les représentants (qui ne sont pas rémunérés) se réunissent mensuellement, et passent de longues heures à discourir pour trouver la solution la plus juste pour chacun, car l’ordre est avant tout une organisation corporatiste.

Convoquer, prévenir les confrères nécessite un secrétariat efficace, du matériel informatique… tout cela représente un coût non négligeable ; raison de la cotisation réclamée à notre confrère récalcitrant.

N’oublions pas que si l’ordre disparaissait, d’autres structures administratives auraient moins de compassion vis-à-vis de certains confrères ayant des difficultés.

Il est certain que l’Ordre doit changer sa politique et donner une plus grande priorité à la communication avec les médecins.

Dr Pierre Frances

Source : Le Quotidien du Médecin: 9420