La dépense en santé de la France pourrait être optimisée par une politique moins hospitalo-centrée et par un développement accru de la médecine de ville, juge le commissariat général à la stratégie et à la prospective, communément appelé France Stratégie, dans une note comparative sur les dépenses publiques de la France, de l’Allemagne, de la Suède et du Royaume-Uni publiée sur son site Internet.
« Le système de santé français est coûteux, performant mais peu efficient », analyse l’institution d’expertise et d’aide à la décision, qui a pour mission d’éclairer le gouvernement dans la mise en œuvre de ses orientations en matière économique, sociale, environnementale ou culturelle.
Des besoins médicaux non satisfaits
En France comme dans la zone euro, les deux tiers environ des dépenses publiques portent sur la dépense sociale, c’est-à-dire la protection sociale (43 %), la santé (14,7 %) et l’enseignement (10,8 %), affirme France Stratégie.
Les dépenses de protection sociale regroupent les prestations versées par la Sécurité sociale (remboursement de soins, indemnités journalières maladie et maternité, politique familiale, retraite, chômage), par les collectivités locales et par l’État.
Les dépenses de santé comprennent les produits, appareils et matériels médicaux, les services ambulatoires, hospitaliers et de santé publique et la recherche et développement.
Selon France Stratégie, l’Allemagne et la France se distinguent sur leur façon d’appréhender le ratio dépenses de santé/performance. « La première dépense peu (7 % du PIB) pour un système peu efficace, la seconde dépense beaucoup (8,3 % du PIB) et est plus performante », lit-on. Avec des dépenses au niveau allemand, la Suède obtient de meilleurs résultats que la France, affirme l’institution.
Difficultés d’accès aux soins
La France se démarque également des autres pays par « l’accès aux nouveaux médicaments », même si « sa performance est mitigée par les difficultés d’accès aux soins ».
En revanche, l’Hexagone ressort « plus mal classé » sur l’espérance de vie en bonne santé, le taux de mortalité infantile et les besoins non satisfaits d’examens ou de traitements médicaux.
« Elle se démarque particulièrement par la forte prévalence des besoins médicaux non satisfaits », pour des raisons de coût (« trop cher » est l’une des causes invoquées), de distance géographique (« trop loin pour se déplacer ») ou de délai de rendez-vous (« sur liste d’attente »), analyse France Stratégie. Cette prévalence serait aussi due « au faible remboursement des frais d’optique et des soins dentaires ».
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