Lancé par la CNAM, le dispositif Sophia d’accompagnement des patients diabétiques continue de soulever la controverse. Cette fois, c’est le Syndicat national des spécialistes en endocrinologie, diabète, maladies métaboliques et nutrition (SEDMEN) qui émet des réserves au sujet de cette plateforme, non pas sur le fond mais sur la méthode.
Certes, concède le syndicat, « la démarche est louable dès lors qu’elle peut susciter chez le patient diabétique un degré de motivation nécessaire pour changer ses comportements tant alimentaires que physiques ». Mais, déplore cette organisation, la caisse « s’improvise et s’individualise comme professionnel de santé (...), décide seule de son intervention, en informe le médecin traitant sans inclure le diabétologue. Autrement dit, elle se prive d’un partenaire expert qui, loin de s’opposer à cette initiative, serait associé au projet pour mieux le dynamiser ».
226 000 adhérents
Le syndicat appelle de ses vœux une prise en charge concertée et rationalisée, légitimant le rôle des endocrino-diabétologues. « Pour qu’elle ne soit pas vaine, cette initiative doit s’articuler autour du patient diabétique, en concertation avec son médecin traitant et son endocrino-diabétologue sans qui l’intensification thérapeutique inéluctable n’est pas concevable », insiste le Dr Claude Colas, vice-présidente.
En mars, l’assurance-maladie s’était félicitée de l’adhésion de 226 000 patients diabétiques au programme Sophia. Elle entend le généraliser à l’ensemble du territoire pour convaincre les 1,8 million de patients potentiellement éligibles au dispositif.
Le sujet fait l’objet de polémiques régulières. Il y a quelques semaines, des médecins hostiles au dispositif Sophia avaient diffusé sur les réseaux sociaux une affichette à apposer dans leur cabinet. Ils y exprimaient leurs critiques sur ce service jugé « sans intérêt ».
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