« J’ai toujours pensé que tout le monde faisait ça », raconte Michela Wrong quand elle se plonge dans son enfance. « Ça » quoi ? Le matin, au petit déjeuner, son père et sa mère avalaient des sortes de rubans. En fait de rubans, il s’agissait de petits sacs de cellulose emplis d’une solution colloïdale, que son père avait fabriqués par milliers (5 000) dans son laboratoire. L’analyse de ces petits sacs, une fois récupérés à l’autre bout du tube digestif, lui permettait d’étudier le contenu du côlon en électrolytes. Ingénieux, non ? De même, la petite Michela pensait que tous les papas du monde partaient régulièrement en voyage pour faire irradier des selles. Mais qui donc était ce papa ? Oliver Wrong, l’un des pères de la néphrologie : dans les années 1950, il fit en effet partie d’un groupe de médecins qui permit l’émergence de cette spécialité médicale sur des bases scientifiques. Son dada était le rôle du tube digestif dans l’équilibre acide-base et la physiologie des électrolytes.
Wrong contribua de façon substantielle à la compréhension de la maladie de Fanconi. Et, en 1994, il rapporta ses propres observations sur des patients qui avaient été traités trente ans plus tôt par son ancien mentor Charles Dent pour un rachitisme et des lésions tubulaires rénales. Wrong découvrit qu’il s’agissait d’une maladie familiale associant des lithiases urinaires et une insuffisance rénale. Il eut la délicatesse de donner à cette pathologie rare le nom de maladie de Dent.
BMJ du 26 mai 2012, p. 36.
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