DE NOTRE CORRESPONDANT
« C’EST UN HOMME (à 53 %), âgé en moyenne de 65 ans, et pour lui l’enjeu est triple : surveiller constamment ses indicateurs médicaux, maîtriser l’offre alimentaire et pratiquer un exercice physique régulier, et raisonnable » : voici le profil type et les préoccupations de la « cible » que vise, à Lyon, le dispositif Sophia d’accompagnement des diabétiques, selon les termes du Dr Patricia Peyclit, médecin conseil chef au sein de l’assurance maladie lyonnaise.
Dans le cadre de la généralisation progressive de Sophia, ce service a été lancé dans le Rhône. Les patients répondant à ce profil sont près de 50 000 entre Rhône et Saône. Ils ont reçu un premier courrier leur proposant d’adhérer au dispositif.
Les enjeux de santé publique mais aussi financiers sont considérables. « Le coût moyen annuel d’un patient diabétique en affection longue durée est de l’ordre de 6 000 euros, ajoute le Dr Peyclit. En 2010 tous coûts confondus l’ALD diabète a représenté environ 16 milliards d’euros en France ». Et le coût moyen est en progression d’un milliard d’euros d’une année sur l’autre. Le Dr Pierre Sérusclat, endocrinologue à Vénissieux, abonde en ce sens. « À cette augmentation de la prévalence liée au mode de vie, à l’alimentation, à la génétique, s’ajoute un deuxième phénomène inquiétant : le diabète lié à l’obésité débute de plus en plus tôt, pas seulement en Outremer mais aussi en métropole ».
Deuil de « la vie d’avant ».
Le service Sophia (lancé dans 19 départements pilotes avant déploiement en 2013) reste controversé. Pourquoi ce « coaching » spécifique pour le patient diabétique, en plus de la prise en charge de l’endocrinologue ou du médecin traitant ? « Au-delà de la prise en charge médicale qu’on sait parfaitement assurer aujourd’hui », argumente le Dr Séruclat, la difficulté pour le malade est d’abord psychologique. Le patient auquel un diabète est annoncé est contraint de « faire son deuil de la vie d’avant en bonne santé ». Il doit rapidement « entrer dans une stratégie de prévention de long terme », avec la nécessité de modifier son mode de vie et de revoir ses habitudes. C’est dans cette optique que les dispositifs d’accompagnement comme Sophia prennent leur place, un des enjeux majeurs étant l’éducation thérapeutique du patient.
Outre la plate-forme téléphonique d’aide à distance avec des infirmiers-conseillers en santé, le dispositif Sophia propose l’accès à un site internet dédié, à un journal ou encore à des livrets pédagogiques.
Le Dr Bernadette Christophe, co-pilote du projet dans le Rhône, espère impliquer les patients qui en ont le plus besoin, c’est à dire les plus éloignés du système de soins. Éléments de réponse en février, lorsque le nombre des adhésions au dispositif sera connu.
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