En cas d’arrêt maladie, les salariés du secteur privé perçoivent des indemnités journalières (IJ) versées par la Sécurité sociale au terme d’un délai de carence de 3 jours. Mais deux tiers d’entre eux bénéficient par la prévoyance d’entreprise d’une couverture partielle ou totale des trois jours de carence.
Une étude* de la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees, ministère) montre que, paradoxalement, les salariés du privé qui sont couverts durant ce délai de carence de trois jours (en général dans les grandes entreprises) ont des durées totales d’arrêt maladie « significativement plus courtes » que les salariés non couverts.
Au total, les salariés couverts pour la perte de leur salaire ont en moyenne deux jours d’arrêt en moins par an que les salariés non couverts. Et parmi les salariés arrêtés (au moins une fois), la durée totale des arrêts est inférieure de sept jours en moyenne chez ceux qui sont couverts pendant le délai de carence (14,5 jours d’arrêt au lieu de 21,3 au cours des 12 derniers mois). En revanche, la probabilité de recours aux arrêts maladie ne varie pas selon l’indemnisation au cours du délai de carence (29 % dans les deux cas).
Effet de présentéisme
Pourquoi les salariés non pris en charge pour le délai de carence affichent-ils une durée moyenne d’arrêt maladie plus élevée ? « Leurs arrêts plus longs pourraient être dus à la détérioration de leur santé du fait d’une incitation au présentéisme, ou à une incitation à rentabiliser leurs arrêts en les prolongeant (se sachant mieux couverts par la suite) », avance la Drees. Les salariés non couverts pourraient préférer des arrêts longs partiellement indemnisés à des arrêts courts non indemnisés, résume la Drees.
« L’impact d’une généralisation de la prise en charge du délai de carence pourrait réduire la durée des arrêts de travail des salariés non couverts de 0,3 à 5,3 jours », conclut l’étude.
* Menée à partir de l’enquête Protection sociale complémentaire d’entreprise de 2009 auprès de 2 739 salariés ayant plus de cinq ans d’ancienneté dans le secteur privé (1 789 entreprises auditées) et représentatifs des salariés français.
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