Diminuer la durée des séjours en maternité, mieux dépister le cancer du sein, limiter le recours aux IRM : l’assurance-maladie détaille dans un rapport (voir ci-dessous) des pistes visant à améliorer la qualité des soins tout en réduisant les coûts.
Trop d’IRM
Dans ce document, la CNAM pointe « la fréquence très élevée des actes d’IRM des membres inférieurs » qui « pose la question de la pertinence de leurs indications ». L’utilisation de l’IRM pour l’exploration des lésions des membres est d’ailleurs « très supérieure » en France par rapport aux pays européens et nord-américains. Sur les 3,3 millions d’IRM réalisées en 2013, plus d’un million sont des IRM du membre inférieur. Pour 52% des bénéficiaires, elle n’a pas été précédée d’une radiographie, comme le recommande la HAS (Haute autorité de santé).
« On peut estimer, en première approche, qu’une réduction de 15% du nombre d’IRM des membres inférieurs pourrait être obtenue sans perte de chance pour les patients », estime l’assurance-maladie.
Réduire la durée des séjours en maternité
Par ailleurs, il existe selon elle, « un potentiel de réduction significative de la durée moyenne de séjour et corrélativement du nombre de lits de maternité ». La durée moyenne pour un séjour en maternité en France (4,2 jours) reste élevée par rapport aux autres pays.
Le programme PRADO lancé en 2010, qui permet aux mères de bénéficier d’un accompagnement à domicile à leur sortie, a été progressivement étendu et devrait bénéficier en 2014 à 210 000 femmes. « La mise en place de ce suivi organisé permet d’accompagner dans de bonnes conditions la réduction des durées de séjour ».
Cancer du sein : un taux de participation au dépistage insuffisant
Le rapport se penche également sur la prise en charge du cancer du sein, à l’origine de 12 000 décès par an. Ce cancer a représenté une dépense de 2,3 milliards en 2012 pour l’assurance-maladie, dont un peu plus de la moitié pour les soins hospitaliers.
Or, le taux de participation au dépistage est jugé « insuffisant » et les délais d’accès à la chirurgie trop importants : pourtant, « l’initiation des traitements au-delà de 30 jours a une incidence sur le taux de survie ». Par ailleurs, le potentiel de chirurgie ambulatoire (sans hébergement à l’hôpital) pour ce type de cancer est estimé à 50 % à l’horizon 2020 (15 % des femmes en ont bénéficié en 2012).
Développer la chirurgie ambulatoire
Plus généralement, l’assurance-maladie relève que le taux de chirurgie ambulatoire s’est accru de plus de 10 points en six ans, passant de 32,3 % en 2007 à 42,7 % en 2013. « On peut estimer que sur les 5,4 millions de séjours de chirurgie, 10 %, soit environ 540 000, pourraient basculer de l’hospitalisation complète à la chirurgie ambulatoire », souligne le rapport. Dès lors, le taux de chirurgie ambulatoire pourrait atteindre 55 % en 2017, selon l’Assurance maladie.
Le ministère de la Santé souhaite réaliser un milliard d’économies - sur les 10 milliards prévus d’ici à 2017 pour les dépenses de santé - grâce à des séjours plus courts à l’hôpital. Un deuxième rapport, plus financier, doit être examiné le 3 juillet par le conseil d’administration, pour aider le gouvernement à préparer le budget de la Sécu qui sera présenté à la rentrée.
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