Président de la Fédération des médecins de France (FMF), le Dr Jean-Paul Hamon a fait le point, mercredi soir, 8 janvier, sur la stratégie de son syndicat à l’aube d’une troisième semaine de mobilisation de la profession contre le projet de loi de santé de Marisol Touraine.
Le généraliste de Clamart a mis en avant deux moyens de riposte : la grève administrative visant à « noyer la Sécu sous le papier » mais aussi la grève des gardes, un mot d’ordre spécifique de la FMF. « Cela démarre très fort en Bretagne et en Basse-Normandie », s’est-il félicité.
Le syndicat a également diffusé plusieurs affiches à destination des patients intitulées « Touche pas à mon doc » et fait signer une pétition contre la loi de santé.
Quelques heures seulement après la tuerie à « Charlie Hebdo », le président de la FMF a en revanche suggéré un report de la manifestation des professions libérales prévue le 22 janvier au regard du « contexte extrêmement lourd actuel ».
Unité
Le chef de file de la FMF a appelé de ses vœux une mobilisation unitaire de l’ensemble des syndicats de médecins libéraux pour maintenir la pression sur le gouvernement. « Après avoir déminé le conflit dans les cliniques, Marisol Touraine cherche à nous diviser, les médecins veulent l’unité », a-t-il insisté.
Alors que la ministre a annoncé des groupes de travail sur plusieurs chapitres sensibles de la loi de santé, dont le tiers payant, le Dr Hamon s’interrogeait sur sa participation à cette concertation. « Le gouvernement gagne du temps et mise sur le pourrissement du conflit. Mais il ne se rend pas compte de la popularité des médecins », a-t-il expliqué. Selon nos informations, des syndicats doivent se concerter ce soir sur la stratégie opportune de mobilisation. Plusieurs syndicats pourraient boycotter les groupes de travail.
Les priorités de la FMF restent inchangées : « retrait » de la loi et ouverture d’une « vraie négociation pour rendre la médecine libérale attractive ». Sur le tiers payant généralisé, il rejette plus que jamais l’obligation et redoute le « collier étrangleur » de la Sécu dans la gestion de la dispense d’avance des frais. Il défend en revanche un système de type carte Avance Santé (carte de paiement proposée par le Crédit mutuel, le compte du patient n’étant débité qu’après son remboursement).
Le Dr Jean-Paul Hamon a enfin fait état de sa rencontre avec Nicolas Sarkozy, président de l’UMP, qui a reçu ces jours-ci plusieurs délégations du monde de la santé. « Son message était qu’il soutenait les médecins libéraux mais moi je lui ai dit que nous n’avons pas perdu la mémoire, on se souvient de la loi Bachelot ».
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