« L’ensemble de la société a à se prononcer sur cette question qui n’est pas strictement médicale », estime Pierre Jouannet. Cependant, en tant que médecin, il avertit que la levée de l’anonymat – qui n’a pas été adoptée par la commission spéciale – n’apporterait pas obligatoirement les améliorations espérées. « Dans les pays comme la Suède, où les dons ne sont pas anonymes, moins de couples y recourent et ceux qui deviennent parents gardent souvent secrète l’origine de l’enfant. »
Selon Pierre Jouannet, la révision de loi bioéthique n’apportera pas de modification majeure. « L’ouverture du don d’ovocyte à des femmes sans enfant ne changera rien, estime-t-il, il faut avant tout une politique soutenue en faveur du don, avec des moyens consacrés spécifiquement à l’accueil et au suivi des donneuses ainsi que des campagnes de communication visibles ». Quant à l’autorisation du transfert d’embryon lors du décès du père, « il est difficile d’avoir une position de principe », juge le membre de l’Académie nationale de médecine, soulignant la rareté de ces cas.
En revanche, Pierre Jouannet s’oppose vigoureusement à « la mesure la plus problématique du projet » : le statu quo requis sur la recherche sur l’embryon. « Plus de 150 000 embryons sont créés chaque année, pour seulement 12 000 à 15 000 enfants qui naissent, il est urgent de concentrer la recherche sur le développement de l’embryon pour lui-même. » Pierre Jouannet déplore en effet que l’embryon soit uniquement considéré comme un « fournisseur de cellules pour adultes », au nom de principes qu’il juge « incompréhensibles ».
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