Le procès de l’aide-soignante soupçonnée d'avoir empoisonné 13 pensionnaires (dont 10 mortellement) dans une maison de retraite près de Chambéry (Savoie) a commencé aujourd’hui devant la cour d’assises de Savoie. Douze jours d'audience sont prévus.
Ludivine Chambet, qui a maintenant 34 ans, est accusée d’empoisonnement sur personnes vulnérables. Elle est en prison depuis sa mise en examen le 12 décembre 2013 pour avoir administré des cocktails de médicaments psychotropes à des octogénaires de l'EHPAD Le Césalet, à Jacob-Bellecombette, en Savoie. « J'ai travaillé beaucoup avec les psychiatres et psychologues pour comprendre ce qui s'est passé », a déclaré l'aide-soignante au premier jour de son procès. « J'espère que ce procès va pouvoir faire avancer les choses et répondre aux questions des familles », a-t-elle ajouté après la longue énumération de ses victimes par la présidente de la cour, Isabelle Oudot.
« Soulager » les patients
Des analyses toxicologiques avaient révélé des taux anormaux de psychotropes chez plusieurs pensionnaires de l’EHPAD ayant sombré dans le coma, et dont certains étaient décédés. Or, ces médicaments n’étaient pas prescrits à ces pensionnaires. L’aide-soignante avait avoué vouloir « soulager » les patients âgés, mais n’a jamais parlé d’euthanasie.
La jeune femme, employée depuis un an et demi dans l’EHPAD au moment de son arrestation, avait été très affectée par la mort de sa mère des suites d'une leucémie aiguë à l'été 2013. Décrite comme compétente et investie dans son travail, fille unique, célibataire et sans enfant, Ludivine Chambet entretenait avec sa mère une relation fusionnelle et « ne supportait plus de voir d'autres personnes souffrir », selon des membres de sa famille.
Elle est jugée pour avoir donné entre 2012 (peu après sa prise de fonction) et 2013 des mélanges de neuroleptiques et d'antidépresseurs (en se cachant de ses collègues) à huit femmes et cinq hommes âgés de 76 à 96 ans, qui n’avaient pas exprimé l’envie d’abréger leur vie. Suite aux analyses toxicologiques, le nom de l’aide-soignante était revenu à plusieurs reprises dans l’examen des plannings des personnes soignants.
Elle risque la réclusion criminelle à perpétuité.
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