« Nous assistons à une transformation de la prise en charge des patients qui s'oriente de plus en plus vers les maladies chroniques » : Benjamin D'Hont, responsable de mission chez Alcimed, une société de conseil en innovation et développement de nouveaux marchés, évoque en ces termes les promesses et les usages de la e-santé.
C'est dans ce contexte en effet que fleurissent les solutions de santé numérique au bénéfice d'un patient qui devient chaque jour davantage acteur de son propre parcours de soins y compris « en utilisant des technologies de pointe pour dialoguer avec son médecin », précise Benjamin D'Hont.
Les idées ne manquent pas : mesurer en continu les données de santé grâce à des applications dédiées, faciliter la relation patient/médecin ou encore mutualiser des connaissances entre professionnels (comme l'appli Medpics qui permet de partager des cas cliniques).
Fracture
Toutefois, selon Alcimed, deux points de blocage freinent l'essor de la e-santé.
Malgré les progrès, le tissu numérique tricolore n'est toujours pas homogène et de qualité suffisante pour permettre un accès égal aux nouveaux services. « La fracture numérique est une réalité, il existe des zones blanches sans couverture internet ou mobile, ce qui isole les professionnels de santé et les patients », commente Benjamin D'Hont. Le gouvernement semble avoir pris la mesure des enjeux : dans le cadre du grand plan d'investissement, neuf milliards seront déployés pour la e-santé et la dématérialisation accrue des services publics.
La question du modèle médico-économique devient également cruciale dans un secteur qui mêle les gadgets sans aucun intérêt médical et les vraies innovations. Disponible sur mobile et sur le web, l'appli Diabeo, qui vise à améliorer la prise en charge des patients diabétiques, propose un carnet de suivi glycémique et permet au patient d'ajuster ses doses d'insuline. Cette solution a été la première application mobile ayant reçu un avis favorable de la Haute autorité de santé (HAS) pour son remboursement par l'assurance-maladie. « Il a fallu démontrer le bénéfice tangible et concret pour obtenir le remboursement. Pour cela il faut faire l'équivalent d'un essai clinique, or une start-up n'a pas les moyens d'attendre plusieurs années pour obtenir les résultats des tests et développer son application », analyse Benjamin D'Hont.
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