Présentation de la stratégie #FranceIA sur l’intelligence artificielle

La stratégie de la France en matière d’intelligence artificielle (IA) a été présentée à la cité des Sciences et de l’Industrie à Paris, le 21 mars.

Partant du constat que l’IA représente un potentiel majeur pour la recherche et l’industrie future (selon les prévisions, ce marché pèsera 36 milliards de dollars en 2025), le gouvernement a demandé un rapport sur l’état de la recherche et de l’industrie française. Ce rapport #FranceIA a été remis au président François Hollande, lors de la présentation, par Thierry Mandon, secrétaire d’État chargé de l’Enseignement et de la Recherche, et Christophe Sirugue, secrétaire d’État chargé de l’Industrie, du Numérique et de l’Innovation.

Du 20 janvier au 14 mars, 17 groupes de travail se sont penchés sur le sujet. Ces travaux ont permis de dresser une cartographie des recherches sur l’IA en France, qui s’avère plutôt positive : 5 300 chercheurs identifiés travaillent sur cette thématique. La France compte parmi les 4 premiers pays au monde pour la production mondiale d’articles sur l’IA, avec la Chine, les États-Unis, et le Royaume-Uni. Cependant, selon Cédric Villani, directeur de l’Institut Henri-Poincaré et lauréat de la médaille Fields en 2010, « la France est très développée concernant la recherche sur l’IA, mais sans avoir la force de frappe industrielle des États-Unis ».

Favoriser les contacts recherche-industrie

Une cinquantaine de propositions d’actions de politique publique ont été remontées par les différents groupes de travail. D’une part, former et éduquer à l’IA, pour permettre la compréhension des enjeux et la maîtrise de cette technologie, et un essor des métiers du secteur. D’autre part, développer une stratégie industrielle et économique, en mettant en contact la recherche et l’industrie, et dans ce cadre, consacrer d'ici à cinq ans plus de 250 millions d'euros d'argent public et privé à dix start-up. Il s’agit également de définir une stratégie sectorielle IA pour les filières de la santé, de la finance, des transports et des relations clients. La santé est l’un des domaines phares d’application, pour l’aide au diagnostic, le développement de prothèses intelligentes ou la surveillance des patients à domicile, comme dans les cas de diabète ou d’épilepsie.

Enfin, d’ici à l’été sera lancée une concertation sur la question des effets de l’IA sur l’emploi. En effet, la perspective de créer des robots qui prendraient notre place fascine et inquiète. « Cela effraye ceux qui s’imaginent qu’ils sont irremplaçables. Personne n’est irremplaçable. Après, toute la question est de savoir par qui on est remplacé… mais je m’égare », indique François Hollande. Plus sérieusement, le président affirme que l'essor de l'IA est inéluctable, et estime préférable d'avoir une expertise sur le sujet afin de contribuer à « dessiner le futur visage de l'IA ». Pour pouvoir contrôler qui nous remplacera.