Alors que le Sénat a voté mardi le budget de la Sécu, les sénateurs Alain Milon (LR, Vaucluse) et Michel Amiel (LREM, Bouches-du-Rhône), ont détaillé leurs opinions ce jeudi matin* sur plusieurs points chauds du texte. Si certains sujets ont divisé le palais du Luxembourg, les deux parlementaires, tous deux médecins de formation, n'ont pas montré beaucoup de points de désaccord.
Interrogés sur le conventionnement sélectif, revenu sur le devant de la scène avec plusieurs amendements (rejetés) de sénateurs, ils se sont tous deux montrés fermes. « Je suis pour la liberté d'installation, mais avec des mesures incitatives, assure le Dr Amiel. Obliger les médecins à s'installer ou à se déconventionner est contre-productif. » Une position « raccord » avec celle de son confrère de Les Républicains. Le Dr Milon a cependant rappelé que les amendements en faveur du conventionnement sélectif venaient de tous les bords politiques, y compris de son propre parti.
Amen à l'obligation vaccinale
Les articles 35 et 36 du prochain budget de la Sécurité sociale, qui concernent respectivement les nouveaux modes d'organisation (avec un fonds dédié à « l'innovation organisationnelle ») et la télémédecine, ont également les faveurs des deux élus. « Le paiement à l'acte est complètement dépassé, insiste le sénateur Amiel à propos de l'article 35, qui instaure le paiement à l'épisode de soins. Ces articles ne font que poser les bases de la médecine de demain, qu'il faudra ensuite décliner sur le terrain. » « Nous parlons de ces sujets depuis des années, les médecins doivent s'adapter aux évolutions de leur métier, nous, les parlementaires, sommes prêts. Reste à aménager le territoire », poursuit Alain Milon.
Quant à l'obligation vaccinale, mise en place par la ministre de la Santé Agnès Buzyn pour 11 vaccins, elle est inévitable pour ces anciens médecins. « Si on vient à l'obliger, c'est que les gens ne le font pas naturellement, admet Michel Amiel. J'ai voté pour faute de mieux, j'aurais préféré que 90 % des Français le fassent d'eux-mêmes. » Pour Alain Milon, le caractère obligatoire est parfois nécessaire pour obtenir des résultats, « tout comme l'obligation de porter la ceinture de sécurité en voiture à partir des années 1970 a fait baisser la mortalité ».
Seul la réforme du financement de la protection sociale prévu dans ce budget n'a pas réussi à mettre d'accord les deux hommes. Le sénateur LREM est en faveur d'un financement via la contribution sociale généralisée (CSG versus une baisse des cotisations) – une mesure du programme présidentiel d'Emmanuel Macron – tandis que le sénateur des Républicains lui préfère un financement par la TVA.
* Lors d'un débat organisé par les Contrepoints de la Santé, à Paris.
Transition de genre : la Cpam du Bas-Rhin devant la justice
Plus de 3 700 décès en France liés à la chaleur en 2024, un bilan moins lourd que les deux étés précédents
Affaire Le Scouarnec : l'Ordre des médecins accusé une fois de plus de corporatisme
Procès Le Scouarnec : la Ciivise appelle à mettre fin aux « silences » qui permettent les crimes