La Chine, comme la plupart des pays occidentaux, mise sur l'intelligence artificielle et le « big data » pour tenter de résoudre une pénurie grandissante de médecins. On compte dans l'Empire du Milieu seulement 12 millions de professionnels de santé pour environ 1,4 milliard d'habitants.
Âgé de 64 ans, Qu Jianguo, ex-employé du secteur informatique teste et glisse son poignet dans un gros bracelet métallique posé sur une table. Deux minutes plus tard, il reçoit sur son smartphone une analyse médicale complète établie à partir de ses battements de cœur. Et cela sans la présence du moindre médecin.
Conçu par l'entreprise Ping An Good Doctor, l'appareil a été l'une des attractions de l'Exposition mondiale sur l'intelligence artificielle qui a réuni à Shanghai les poids lourds de l'intelligence artificielle et qui s'est achevée ce 19 septembre. Un événement organisé à l'heure où la Chine espère prendre la tête des technologies de pointe dans le domaine médical. La société, cotée à Hong Kong, est avec ses 228 millions d'inscrits et ses 500 000 demandes de consultations l'une des plus importantes plateformes chinoises de soins médicaux en ligne.
Reste à convaincre les patients
Interventions chirurgicales avec robots ou encore assistance à la conception de nouveaux médicaments, « big data » et intelligence artificielle peuvent « sans aucun doute aider à résoudre le problème de la pénurie de médecins et les décharger des gestes banals, simples et répétitifs », souligne Liu Kang, ex-médecin de l'hôpital Xiehe, à Pékin. Ils permettent notamment aux patients des petites villes d'avoir accès à des services médicaux se rapprochant de ceux des grandes métropoles bien que la Chine soit encore « dans une phase de rattrapage dans ce domaine », concède Liu Kang.
Pour Frang Qu, directeur technique de Proxima, une entreprise spécialisée dans les diagnostics d'imagerie médicale, ces nouvelles applications « imitent et reproduisent les techniques des médecins qualifiés, ceux des meilleurs hôpitaux, et nous les diffusons dans les localités plus petites », éloignées.
Reste à convaincre les patients de l'intérêt de cette révolution. Tel Qu Jianguo, le retraité qui a testé l'appareil de prise de pouls pour « voir comment la médecine traditionnelle chinoise peut fonctionner sans médecin » et qui aimerait avoir en face de lui un « vrai docteur » pour lui expliquer ses résultats.
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