Le congrès du Catel Paris a donné l'occasion aux cinq fédérations hospitalières de donner leur opinion sur la stratégie numérique du gouvernement. Ce vendredi, leur constat était unanime : mention bien sûr le papier mais médiocre sur la mise en musique, faute d'ambition et de moyens.
Le gouvernement entend créer un nouvel espace numérique personnalisé, qui contiendra le dossier médical partagé mais aussi un « bouquet de services et d'applications en santé », selon les mots d'Emmanuel Macron. La Fédération hospitalière de France (FHF) est « plutôt satisfaite » de cette impulsion. « Enfin, on voit le numérique comme un moyen de défendre la cause de l'accès à des soins de qualité, de lutter contre les déserts médicaux et de faire de la prévention », se félicite Cyrille Politi, conseiller transition numérique. Pour autant, il souhaite que cette stratégie numérique soit « menée jusqu'au bout et déployée à grande échelle pour tous ».
Le déploiement de la télémédecine en ville en l'état est en revanche un « sujet d'inquiétude » pour la FHF : « Quand j'entends l'Assurance-maladie dire que les médecins libéraux pourront utiliser Skype pour téléconsulter, ça me fait un choc ! Nous, on doit respecter des règles strictes et rendre des comptes aux tutelles sanitaires. Nous réclamons au gouvernement plus de clarté sur la façon de faire de la télémédecine. »
Freins : le médecin, les tarifs…
Lamine Gharbi, président de la Fédération de l'hospitalisation privée (FHP), appelle lui aussi à « soutenir » l'action numérique du gouvernement mais identifie des freins. « Prenons le DMP et le dossier informatisé : le principal frein, c'est le médecin ! Il faut donc lui expliquer l'intérêt de la chose, faire de la politique pédagogique. »
Antoine Perrin, directeur général de la Fédération des établissements hospitaliers et d'aide à la personne privés non lucratifs (FEHAP) se « satisfait » de la généralisation de la télémédecine mais s'agace de voir le gouvernement s'arrêter là. « Il n'y a pas que la télémédecine. Intégrons aux tarifs [médicaux, NDLR] le recours aux applis domotiques et robotiques ! »
Dans la même veine, Pascale Flamant, déléguée générale de la fédération UNICANCER, réclame la même politique incitative pour la télésurveillance à domicile – toujours expérimentale –, en particulier dans le suivi des patients en chimiothérapie.
Nicolas Noiriel, délégué national de la Fédération nationale des établissements d'hospitalisation à domicile (FNEHAD) déplore de son côté un « écosystème défavorable » au développement de la télémédecine « en toute sécurité, là où on en a le plus besoin », au domicile des patients isolés, faute de couverture réseau suffisamment performante.
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