« Pour être plus précis, je préfère parler d'intelligence humaine augmentée car il ne s'agit pas de remplacer le médecin », précise le Pr David Azria, oncologue radiothérapeute et directeur scientifique de l'Institut du cancer de Montpellier (ICM).
L'Institut souhaite développer un projet d'intelligence artificielle en matière d'analyse des tumeurs dans le cadre de leur traitement par radiothérapie. Concrètement, il s'agit de créer un outil permettant d'apprendre de la forme des tumeurs et de leurs topographies pour mieux diriger les rayons et limiter leur impact sur les tissus sains. « Notre priorité va au traitement par rayons des cancers du foie et du pancréas. Parce que le patient respire, ces parties du corps sont sujets à mouvement. En ce sens, les tissus sains sont plus exposés que dans le cas d'une tumeur se trouvant, par exemple, au niveau de l'épaule », avance le Pr Marc Ychou, le directeur général de l'ICM.
Pour mener à bien cette recherche, l'ICM en appelle, à la générosité de son club de mécènes, composé notamment des entreprises Eminence, Dell ou Gazechim. Ainsi, 500 000 euros sont nécessaires à l'embauche de plusieurs personnes (biostatisticien, physicien, spécialiste en dosimétrie, informaticien, ainsi que des post-doc).
Collaboration de recherche en vue
L'algorithme créé devra répondre à une logique de machine learning et devra prendre en compte les mouvements et leur amplitude en fonction de la taille, du positionnement. « D'un radiothérapeute à l'autre, le dessin du contour de la tumeur varie de 9 %. Ce dispositif médical permet de réduire cette différence à 1 % », insiste le Pr Azria. Pour ces recherches, l'ICM va s'appuyer sur l'installation d'un nouvel appareil de radiothérapie guidée par IRM, le système MRIdian Linac fabriqué par ViewRay. « Il s'agit d'un investissement de 10 millions d'euros. Nous avons choisi ce dispositif car il a le monopole de cette technologie avec un marquage FDA et CE. L'Institut d'Heidelberg (Allemagne), un hôpital néerlandais, l'Institut Paoli-Calmettes de Marseille, le Centre de lutte contre le cancer Georges-François Leclerc de Dijon, l'hôpital de la Pitié Salpetrière en seront bientôt équipés ce qui laisse augurer une collaboration de recherche », précise le Pr Ychou.
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