Moins d'un an après avoir été signataire surprise de la convention médicale en août, la Fédération des médecins de France (FMF), réunie samedi 25 et dimanche 26 mars en assemblée générale à Paris, a décidé de rester à l'intérieur de la convention médicale « malgré des débats animés et de vives critiques ». « L'AG a donné quitus au bureau à la quasi-unanimité pour continuer à négocier », a confié ce dimanche au « Quotidien » le Dr Jean-Paul Hamon, président du syndicat.
La décision (rester ou sortir) était d'autant plus attendue par les partenaires conventionnels (MG France, Le BLOC et la Caisse nationale d'assurance-maladie), que la FMF avait exprimé ces dernières semaines des signes d'impatience. Un départ était susceptible de bloquer la signature de futurs avenants.
En dépit de cette décision, les adhérents mécontents ont manifesté leur mauvaise humeur. 85 % de la centaine de participants à cette AG ont voté contre un projet d'avenant à la convention médicale qui prévoit la création de deux actes de téléexpertise, les valorisations proposées par l'assurance-maladie étant jugées « déconnectées de la réalité économique de nos entreprises et du niveau d'expertise des médecins ».
Signataire critique
« Nous savions que ça allait être chaud, a reconnu le Dr Jean-Paul Hamon, président du syndicat. Nos adhérents ont été échaudés par les décotes tarifaires imposées par la CNAM aux radiologues. »
Le directeur de l'assurance-maladie avait tenté de donner des gages au syndicat, engagé contre le « harcèlement administratif » des caisses et les délits statistiques, en acceptant, lors de la dernière commission paritaire nationale (CPN), d'étudier la possibilité de créer des commissions de conciliation au sein des caisses primaires.
Fidèle à sa ligne de « partenaire critique », la FMF n'avait pas hésité ces derniers mois à engager plusieurs bras de fer contre des caisses primaires pour excès de pouvoir et même à attaquer en conseil d'État les nouvelles options de pratique tarifaire maîtrisée (OPTAM), dispositions majeures de l'accord conventionnel !
Le président de la FMF se réjouit du vote de confiance pragmatique de ce dimanche. « Cela n'aurait servi à rien de quitter la convention à quelques semaines d'un changement de gouvernement, analyse le Dr Hamon. Nous allons laisser le temps au gouvernement de s'installer et nous ferons le point en septembre. » Le syndicat espère rencontrer le futur ministre de la Santé, lors de son congrès à Marseille les 8, 9 et 10 juin prochains.
Dans l'intervalle, la FMF aspire à négocier des avenants pour « améliorer l'accès aux soins sur les territoires, moderniser et rendre plus attractif l'exercice libéral ».
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