Confrontés à la pénurie de médecins et au besoin croissant de prises en charge spécialisées, de plus en plus de territoires se tournent vers des solutions de e-santé, comme l'a montré la journée télésanté CATEL Visio (organisée par visio conférence dans une vingtaine de villes).
En télémédecine, les outils évoluent à grande vitesse. « Les plateformes en sont à la deuxième génération, avec non seulement des actes de télémédecine mais aussi du coaching et de la coordination médicale », a expliqué le Dr France Laffisse, chargée de mission télémédecine au CHU de Toulouse.
La e-santé s'enracine naturellement du côté des maisons de santé pluridisciplinaires. Dans le Cher, le projet de télésanté « ISOA 18 » porté par une MSP a permis de pérenniser une offre de soins de proximité en rhumatologie dans un territoire sinistré – avec quatre spécialistes dans le département. Le dispositif s’articule autour d’une infirmière d'accueil qui régule les demandes de soins, gère les sessions de télé-expertise avec un rhumatologue d’astreinte, et organise les consultations physiques selon les urgences. « La MSP rend service à tout le département », salue le Dr Denis Rolland, rhumatologue. Grâce à cette activité, il espère réduire le nombre de consultations dans un département où il faut sept mois avant d’obtenir un rendez-vous.
Transformer des hôpitaux isolés en mini CHU
Dans le registre des soins palliatifs, le centre hospitalier Dunan, à Saint-Pierre-et-Miquelon, a mis en place une consultation de télé-expertise avec l’équipe mobile spécialisée du CHU de Rennes. Chaque mois, des réunions en visioconférence sont organisées autour de projets de soins de patients en phase terminale. L'objectif de ces échanges est d'épauler les professionnels du CH Dunan sur des cas complexes. « Nous sommes très typiques des petits hôpitaux isolés. Les médecins dans ces établissements font tout ce qu’ils peuvent mais ils ont besoin de l’encadrement des grands centres, explique le Dr Olivier Riou, anesthésiste réanimateur au CH Dunan. Il faudrait même une politique nationale avec l’obligation pour les CHU d’aider les petits hôpitaux par la télémédecine ». Cette expertise spécialisée à distance permet de transformer les petits hôpitaux en « mini-CHU », résume-t-il. La mise en place de formations à distance est également au programme.
En Lorraine enfin, le projet LIGO se présente comme un bouquet de services sécurisés (messagerie, partage de données, etc) visant à renforcer la coordination des acteurs de santé autour du patient senior en perte d’autonomie (dans une perspective de maintien à domicile). « La spécificité, c’est de s’inscrire non pas au sein d’une communauté déjà établie mais d’une communauté qui se crée autour d’un patient à un instant “T“ », explique Jean-Louis Fuchs, directeur des systèmes d’information de santé à l’ARS Alsace Champagne-Ardenne Lorraine. Après les établissements, la prochaine étape sera de déployer ce service auprès d’une cinquantaine de libéraux (médecins, infirmières, pharmaciens).
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