Le comité Analyse et maîtrise des risques de la Société française d’anesthésie et de réanimation (SFAR) a présenté un texte, validé en juin 2017, relatif à la mise en place de consultations pré-anesthésiques délocalisées. En effet, il n’est pas toujours possible de réaliser les consultations anesthésique et chirurgicale le même jour, ce qui va poser un problème pour des patients habitant à 150 ou 200 kilomètres du centre où ils doivent se faire opérer. Une solution serait une consultation délocalisée : le patient se rendrait dans un centre proche de chez lui, où serait réalisée la consultation pré-anesthésique par une équipe déléguée. Et il irait ensuite dans l’établissement pour son intervention, où l’équipe délégataire réaliserait la visite la veille, ou le matin, de celle-ci (visite préanesthésique).
Un partenariat balisé
« L’accord passé entre les deux équipes, délégataire et déléguée, détermine les éléments de qualité de cette collaboration, définit le partage des responsabilités et dispose de la délégation donnée par l’équipe qui va pratiquer l’anesthésie à l’équipe distante, qui va réaliser la consultation pré-anesthésique », indique le texte validé par la SFAR.
Deux cas de figure sont possibles. Si l’équipe d’anesthésie déléguée a une bonne connaissance de l’intervention chirurgicale réalisée, « elle va faire l’examen clinique, évaluer le risque, faire la feuille d’anesthésie mais aussi délivrer toutes les informations utiles au malade sur l’intervention », précise le Pr Vincent Piriou (Lyon). Si, au contraire, l’équipe déléguée ne pratique pas le type d’intervention chirurgicale et/ou n’est pas en mesure de délivrer une information précise au patient, « elle va juste évaluer le risque et délivrer une information très générale. Mais il faudra alors un contact téléphonique ou par visioconférence par l’équipe délégataire pour faire à distance une information précise au patient avec une réponse directe à ses questions concernant le parcours de soins ainsi que les modalités et risques liés à l’anesthésie », souligne-t-il.
Difficultés de déplacement
Cette organisation pourrait aussi bénéficier aux patients âgés, vivant en Ehpad et difficiles à déplacer. « Dans ce cas, on pourrait prévoir des consultations distance faites par l’anesthésiste, au téléphone ou en visioconférence, avec un auxiliaire de santé (infirmier) qui serait à côté du patient et répondrait aux questions de l’anesthésiste à distance », indique le Pr Piriou.
D'après un entretien avec Pr Vincent Piriou (Hospices civils de Lyon), membre du Comité analyse et maîtrise des risques de la Société française d’anesthésie et de réanimation (SFAR)
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