Cousin de la télémédecine, le télésoin – pratique à distance qui met en rapport un patient avec un ou plusieurs auxiliaires médicaux ou pharmaciens – devrait lui aussi prendre son envol dans le contexte de crise du coronavirus.
Défini dans la loi de santé d'Agnès Buzyn (2019), le télésoin était resté au stade embryonnaire ces derniers mois. Mais depuis mi-mars, les infirmiers, sages-femmes et orthophonistes ont été autorisés à réaliser certains actes à distance le temps de l'épidémie. Les masseurs-kinésithérapeutes ont aussi le feu vert. Le gouvernement entend faciliter les prises en charge et le suivi tout en protégeant patients et professionnels d'un risque de contamination.
Pratiques inégales
Sur prescription médicale, les infirmiers sont ainsi autorisés depuis le 19 mars – et au moins jusqu'au 31 mai – à réaliser ce télésuivi par visio ou téléphone pour les patients dont l'infection au Covid-19 a été certifiée. La cotation de cet acte est un AMI 3,2 (10,08 euros) prévoyant l'interrogatoire sur l'état du patient, la recherche de signes évocateurs d’aggravation des symptômes et le recueil des constantes cliniques à distance. Toutefois, selon la Fédération nationale des infirmiers (FNI), les premiers retours ne sont guère positifs. « Nous avons le sentiment que les médecins prescrivent peu et réalisent ce télésuivi par téléconsultation eux-mêmes », constate Daniel Guillerm, président de la FNI.
Pour les sages-femmes, les téléconsultations déjà possibles ont été élargies pour le suivi des femmes enceintes avec trois actes supplémentaires autorisés à distance : entretien prénatal précoce, bilan de prévention et préparation à la naissance. L'Union nationale et syndicale des sages-femmes (UNSSF) estime qu'il est trop tôt pour en tirer un bilan, la pratique étant « mise en route ».
À l’exclusion des bilans initiaux et des renouvellements de bilan, 14 actes d'orthophonie (rééducation des dysphagies, des bégaiements, etc.) peuvent également être réalisés à distance par télésoin sous forme de vidéotransmission. Mais ils restent conditionnés à la réalisation préalable, en présence du patient, d'un premier soin par l'orthophoniste. La Fédération nationale des orthophonistes (FNO) assure que l'usage se développe rapidement et une prolongation a été demandée.
À ce stade, la CNAM n'a pas été en mesure de fournir de bilan détaillé du télésoin pour les différentes professions.
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