Deux cardiologues toulousains, les Prs Michel Galinier et Atul Pathak, sont à l’origine depuis 2013 de l’étude Osicat.
« L’objectif est de prouver le bénéfice de la télésurveillance alliée à de l’éducation thérapeutique pour réduire les risques d’hospitalisation chez les insuffisants cardiaques » explique le Pr Michel Galinier, investigateur principal et chef du service de cardiologie au CHU de Rangueil.
Le dispositif de télésurveillance utilisé a été mis au point par une société américaine (Alere) et a déjà fait ses preuves en Allemagne et aux États-Unis. À ce jour en France, 582 patients sont inclus dans ce protocole et ils seront 870 en fin d’année par le biais de 29 centres situés dans tout le sud du pays (hôpitaux publics et établissements privés).
Patients rassurés et pas enfermés
Dans cette étude randomisée, les patients sont suivis pendant 18 mois. Un premier groupe bénéficie d’une prise en charge conventionnelle, le second est suivi quotidiennement depuis son domicile via un boîtier de télésurveillance relié à la balance du patient et qui permet de vérifier les huit symptômes classiques de l’insuffisance cardiaque : poids, fatigue, toux, essoufflement…
Les résultats sont analysés par un système d’intelligence artificielle mais en cas de réponse douteuse (ou écart de poids...), une alerte est transmise à une infirmière qui prend contact avec le patient par téléphone. Elle lève ou confirme l’alerte et, le cas échéant, adresse le patient vers son généraliste ou cardiologue. Tous les libéraux des régions qui participent à cette étude ont été sensibilisés au dispositif, précise le cardiologue.
Une première enquête réalisée par des sociologues toulousains a permis de mesurer le ressenti des patients concernés. « Selon leurs conclusions ils ne se sentent pas enfermés dans la maladie et sont rassurés par ce système. Mais cela ne préjuge pas encore de l’efficacité de ce dispositif », précise le médecin porteur du projet. Les résultats seront comparés entre les deux groupes (décès, décompensations, hospitalisations...).
Les deux cardiologues se veulent optimistes. Une étude similaire menée en Allemagne montre que, grâce à cette télésurveillance, les hospitalisations diminuent de 40 % et la mortalité recule de 30 %. Ces résultats font baisser de 1 000 euros par an le coût de prise en charge par patient.
En France les résultats sont attendus au début de 2017, soit 18 mois après l’inclusion des derniers patients. En cas de succès, ce mode de suivi pourrait intéresser l’assurance-maladie. Un million de personnes souffrent d’insuffisance cardiaque en France.
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