C'est une première pour l'Assistance publique – Hôpitaux de Paris (AP-HP). Mercredi 12 juillet, son directeur Martin Hirsch a signé en présence de la ministre de la Santé Agnès Buzyn une convention-cadre de partenariat avec le centre municipal de santé Étienne Gatineau-Sailliant de Gennevilliers (Hauts-de-Seine), à quelques encablures de Paris. L'objectif : renforcer l'accès à des médecins spécialistes sans dépassements d'honoraires.
Ce centre, qui salarie une cinquantaine de médecins (dont 12 généralistes à temps plein), couvre en grande partie les besoins en médecine spécialisée sur le territoire grâce à des vacations de praticiens de l'hôpital Louis-Mourier de Colombes, situé à quelques kilomètres.
Les habitants bénéficient donc de consultations avancées en secteur I, et avec tiers payant intégral, dans une vingtaine de spécialités dont la rhumatologie, dermatologie, cardiologie, pneumologie ou encore ophtalmologie. Le CMS de Gennevilliers sera le premier centre de santé à devenir une structure hospitalière avancée de l'AP-HP, explique le ministère de la Santé.
Éviter le recours aux urgences
« La signature de cette convention permet de protéger encore plus toutes les catégories de la population d'un risque de désertification médicale, mais aussi d'améliorer encore l'offre de soins et le suivi », a indiqué le maire de Gennevilliers Patrice Leclerc (PCF).
Outre les consultations accessibles à tous (le centre est ouvert 6 jours sur 7 de 8h30 à 19h), le but affiché est aussi d'éviter le recours aux urgences et de désengorger les hôpitaux nord parisiens. « Nous avons une permanence des soins du lundi au samedi de 19 heures à minuit et le dimanche matin jusqu'à 13 heures, précise le Dr Alain Tyrode-Morelli, médecin directeur du centre. Elle se fait en partenariat avec les libéraux du secteur, avec qui nous collaborons. »
Une cellule de coordination sera d'ailleurs mise en place dès septembre pour « optimiser la programmation des soins depuis l'ambulatoire et l'hôpital Louis-Mourier », indique le Dr Tyrode-Morelli. Les logiciels hospitaliers seront également externalisés afin que les renseignements des quelque 32 000 patients du centre (antécédents, dates de sortie) soient connus des médecins de ville pour renforcer la pertinence des soins. De même, un service de téléradiologie devrait se mettre en place, toujours avec Louis-Mourier.
Un modèle appelé à se développer
Le Pr Agnès Buzyn, qui s'est exprimée après une visite du centre, a assuré être « particulièrement sensible à ce partenariat ». « J'ai fait de l'innovation organisationnelle, de la coopération et du décloisonnement une de mes priorités, a-t-elle rappelé. Nous devons faire confiance aux acteurs de terrain, soutenir les initiatives locales, lever les freins, et vous en êtes un parfait exemple. »
Les stratégies coordonnées de l'@APHP et du CMS permettront aussi de renforcer l'efficacité de la #prévention, dont je fais une priorité.
— Agnès Buzyn (@agnesbuzyn) 12 juillet 2017
La ministre a souhaité que ce modèle puisse se développer ailleurs en France. « Il pourra constituer la base de stratégies de prévention primaire et secondaire, qui sont au cœur de ma mission », a ajouté le Pr Buzyn, tout en rappelant qu'il n'y avait ni modèle unique, ni dogmatisme à avoir, « chaque territoire étant différent ».
Martin Hirsch, patron de l'AP-HP, a également appelé de ses vœux à la réalisation « d'autres coopérations de ce type » et affirmé sa volonté « de multiplier ces accords, pour que soient abolies les frontières qui existent entre ville et hôpital ».
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