Dans les territoires en guerre, la télémédecine grâce à la « révolution Internet » peut être une option réaliste, peu coûteuse et rapide à mettre en place dans les services de soins intensifs pour pallier le manque de médecins, comme le prouve l'expérience syrienne lancée par des chercheurs américains.
Certaines zones de conflit deviennent trop risquées, même pour des organisations humanitaires dédiées. Deux pneumologues de la faculté du Minnesota, le Pr Craig Weinert et le Dr Anas Moughrabieh, expliquent dans « Annals of the American Thoracic Society » comment leur programme lancé en décembre 2012 dément le paradigme américain de la télémédecine « years to plan and build with million dollar budgets ».
90 patients par mois
Le dispositif déployé fait appel à des caméras du commerce, aux applications gratuites des réseaux sociaux et à un réseau de réanimateurs volontaires parlant l'Arabe en Amérique du Nord et en Europe. Au bout d'1 an, 90 patients par mois dans 3 unités de soins intensifs ont été traités par télémédecine. Fin 2015, le programme comportait 20 réanimateurs pour une aide à la décision clinique 24h/24 malgré un décalage horaire de 7-8 heures. Les organisateurs prévoient de soutenir 10 hôpitaux supplémentaires courant 2016.
Alors qu'un hôpital de Médecins sans frontières dans la province d'Idlib en Syrie a été bombardé le 15 février, avec au moins 7 morts et huit personnes portées disparues, le plus grand obstacle à la prise en charge hospitalière dans le pays reste la sécurité des patients et du personnel médical, même pour la télémédecine.
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