Le Premier ministre, Édouard Philippe, a dévoilé ce lundi, les grandes lignes d'un plan d'investissement de 57 milliards d'euros d'ici à 2022, l'une des promesses de campagne d'Emmanuel Macron.
Ce grand plan d'investissement élaboré par l'économiste Jean Pisani-Ferry a pour objectif « d'accélérer l'adaptation de la France au XXIe siècle », a précisé le Premier ministre. Il s'articulera autour de quatre thématiques prioritaires : la transition écologique (20 milliards d'euros), les compétences et l'emploi (15 milliards), l'innovation et la compétitivité (13 milliards) et la transition numérique (9 milliards).
La santé n'est pas en reste puisqu'une enveloppe de 4,9 milliards d'euros sera dédiée pendant le quinquennat à l'accélération de la numérisation du système de santé, au développement des maisons de santé dans les territoires en manque de médecins, à la modernisation des équipements hospitaliers et au soutien de la recherche médicale.
Virage numérique… hospitalier
Plus précisément, un milliard d'euros sera réservé au virage numérique des hôpitaux et trois milliards à la modernisation des équipements techniques et immobiliers hospitaliers. « Les patients bénéficieront ainsi de services numériques comme la prise de rendez-vous en ligne, le paiement en ligne, de services de pré-admission et d'information sur l'hospitalisation, l'utilisation d'un dossier médical personnel universel etc. », note Jean Pisani-Ferry dans son rapport. L'harmonisation numérique des hôpitaux sur un même territoire afin de faciliter le partage d'informations est également au menu.
Concrètement, 420 millions d'euros seront injectés pour poursuivre le programme « Hôpital numérique », un plan de développement et de modernisation des systèmes d’information hospitaliers (SIH) démarré en 2012 par Marisol Touraine, ex-ministre de la Santé. Le programme « e-parcours » sera doté, lui, de 130 millions d'euros entre 2018 et 2022. Il permettra de construire des services numériques pour faciliter les échanges d'informations entre professionnels de santé.
« Grâce à ces services, tout citoyen, bénéficiera d'une prise en charge plus cohérente et accessible des professionnels de santé et des structures de soins (annuaire en ligne, outil d'aide à l'orientation) », précise l'auteur du rapport. Autre investissement : 50 millions d'euros pour généraliser la télémédecine sur les territoires ruraux et ultramarins. Le gouvernement « soutiendra l'investissement dans les équipements numériques nécessaires, par exemple, pour des consultations à distance, ou des possibilités de paiement et de lecture de carte Vitale à distance », indique Jean Pisani-Ferry.
Enfin, 100 millions d'euros seront destinés à l'exploitation des grandes bases de données publiques de santé et au développement d'outils d'intelligence artificielle. L'objectif étant d'améliorer la prévention, le diagnostic, le traitement et le suivi des patients.
400 millions d'euros pour les maisons et centre de santé
Une partie de l'enveloppe – 400 millions d'euros dont 300 apportés par la Caisse des dépôts et consignations – sera consacrée au doublement du nombre de maisons de santé pluriprofessionnelles et aux centres de santé. Actuellement, en France on dénombre « 930 maisons de santé et 350 centres de santé », peut-on lire dans le document.
Dernier axe, la recherche médicale bénéficiera aussi de 500 millions d'euros provenant du programme d'investissements d'avenir (PIA).
Un plan quinquennal progressif
Ce vaste plan d'investissement sera mis en œuvre dès janvier 2018 puis il montera graduellement en charge, a indiqué Matignon. Les précisions des montants figureront dans le projet de loi de finances (PLF) et projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) 2018, respectivement présentés le 27 et 28 septembre. Les ministères seront en première ligne pour assurer la cohérence entre les investissements et les réforment qu'ils portent.
Pour l'heure, l'entourage de Matignon a précisé que les chantiers de la formation et de la transition écologique seront privilégiés dans le calendrier.
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