Depuis le 1er novembre, l’assurance-maladie a décidé de soumettre toute initiation de traitement de l’Ezetimibe (Ezetrol) et de Rosuvastatine (Crestor) à son accord préalable.
Or, cette procédure est parfois semée d’embûches. Le Dr Emmanuel Weiss, cardiologue à Pontault-Combault (77) peut en témoigner. Début novembre 2014, il a demandé par courrier à sa caisse de lui fournir ces documents CERFA. C’est seulement le 19 février que la caisse a répondu, dans un mail groupé adressé à 86 praticiens du département dont « le Quotidien » a eu copie. « Étant en rupture jusqu’en avril, nous annulons votre commande. Vous avez la possibilité de remplir cet imprimé directement sur votre espace pro. Vous pourrez passer commande de cet imprimé à partir du mois d’avril, limité à 75 exemplaires par commande ».
Cette réponse ne satisfait pas le Dr Weiss. Le cardiologue rappelle que, pour remplir en ligne ce document sur l’espace pro d’Ameli, il faut le numéro Adeli du praticien et la carte Vitale du patient. Or, un certain nombre de patients viennent en consultation sans leur carte Vitale. Par ailleurs, un nombre modeste mais significatif de médecins libéraux n’est toujours pas informatisé. Autant de cas dans lesquels le document d’entente préalable ne pourra être rempli en ligne, ce qui pose problème si le praticien est aussi en rupture de stock du formulaire papier.
Le Dr Weiss suspecte la CPAM de vouloir « limiter encore plus les prescriptions de Rosuvastatine et d’Ezetimibe ». Selon lui, « il y a un risque de perte de chance » pour certains patients qui devront patienter avant de recevoir leur prescription. Cette pénurie n’étonne pas le Dr Pascal Féron, président de MG France 77 : « C’est une façon de forcer les médecins à utiliser les téléservices, comme pour les déclarations d’accidents du travail et d’IJ ».
« Le Quotidien » a tenté, sans succès, de joindre la direction de la caisse primaire de Seine-et-Marne.
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