Publiée dans le cadre des comptes nationaux de la santé 2013, une étude de la Drees analyse l’évolution 2006/2013 des dépenses de médecine libérale (cabinets de ville, dispensaires et cliniques privées). Cette enquête concerne donc environ 60 000 omnipraticiens et 54 000 spécialistes.
• Médecins libéraux : 20 milliards d’euros...
En 2013, la dépense de soins de médecins libéraux est estimée à 15,9 milliards d’euros en cabinet de ville (et centres de santé), et à 4,2 milliards d’euros en clinique privée. Cette dépense totale de médecine libérale (environ 20 milliards d’euros donc) a progressé de 2,4 % par an en moyenne entre 2006 et 2013. « La structure de la consommation s’est déformée, précise l’étude. La part des généralistes a reculé au profit de celle des spécialistes. »
• Généralistes : le nombre d’actes diminue, les forfaits montent en puissance
L’étude met en lumière la baisse nette du volume d’actes de médecine générale (parallèlement à la diminution des effectifs d’omnipraticiens). Le nombre de consultations au cabinet est ainsi passé de 216 millions en 2006 à 213,4 millions en 2013. Le nombre de visites à domicile a chuté de 30,4 millions en 2006 à 23,2 millions en 2013, l’étude y voyant « une tendance de fond de la pratique des médecins ». Le nombre de coefficients d’actes techniques régresse également (de 11,8 à 10,8 millions d’actes sur la période).
La rémunération des généralistes se transforme. L’activité clinique (C+V) ne représente plus que 83 % de la dépense 2013 (contre 89 % en 2006). À l’inverse, les rémunérations forfaitaires des généralistes ont quasiment doublé entre 2006 et 2013 pour atteindre 11,2 % de la dépense (PDS, médecin traitant, ROSP et coordination des soins). Le reste (autour de 6 %) est constitué des actes techniques.
• Secteur II, dépassements
Seuls 10 % des généralistes exercent en secteur II. Les effectifs d’omnipraticiens en secteur II ont diminué de 24 % entre 2006 et 2014 (passant de 7 500 à 5 800 médecins) sous l’effet des départs à la retraite. Les dépassements des généralistes libéraux pèsent peu dans la dépense totale de médecine générale (3,7 %).
42 % des spécialistes libéraux exercent en secteur II et pratiquent en moyenne un dépassement de 57 % du tarif opposable. Parmi les jeunes médecins spécialistes, 6 sur 10 choisissent aujourd’hui de s’installer en secteur II.
Pour l’ensemble des praticiens libéraux, le montant total des dépassements est passé de 900 millions d’euros en 1990 à 2,7 milliards d’euros en 2013 (2,4 milliards d’euros pour le régime général). Après avoir régulièrement augmenté jusqu’en 2011, le taux moyen de dépassement se réduit légèrement en 2012 et en 2013, précise l’étude. La création en 2013 d’un nouveau contrat d’accès aux soins « devrait à terme réduire le montant des dépassements », peut-on lire.
• Exercice : les effectifs par secteur
L’étude actualise les effectifs de médecins libéraux dans les différents secteurs.
En secteur I, on recense 54 800 généralistes et 31 500 spécialistes. En secteur II, on dénombre 5 800 généralistes et 23 400 spécialistes (à noter que le contrat d’accès aux soins a été signé par environ 11 000 praticiens à fin 2013).Le secteur I avec DP devient marginal : moins de 20 généralistes et 200 spécialistes.
Enfin, 700 généralistes et 200 spécialistes sont non conventionnés.
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