Les dépenses de santé devraient fortement augmenter d’ici à 2040 et le déficit de l’assurance-maladie se creuser, révèle le dernier rapport annuel du Haut conseil pour l’avenir de l’assurance-maladie (HCAAM).
Sans une politique efficace de maîtrise des dépenses, il pourrait s’élever à plus de 14 milliards d’euros en 2020, soit le double par rapport à aujourd’hui (7,7 milliards en 2013), puis atteindre près de 29 milliards en 2030.
Le déficit de la branche maladie pourrait même dépasser 41 milliards d’euros en 2040, selon les projections du HCAAM, qui n’hésite pas à pronostiquer une ardoise de 49 milliards d’euros en 2060.
Maîtriser les dépenses du premier recours
Le progrès technique et l’organisation des soins seraient les principaux contributeurs des dépenses de santé. Contrairement aux idées reçues, indique le Haut conseil, le vieillissement démographique n’occupe qu’une part « relativement modeste » dans la progression attendue.
Le HCAAM rappelle les trois pistes couramment évoquées pour endiguer le déficit : un accroissement des prélèvements publics (CSG, cotisations), le déremboursement des soins par le régime obligatoire et une maîtrise « énergique et permanente » des dépenses, notamment celles des soins de premier recours.
Écartant les deux premières hypothèses, le Haut conseil plaide – comme à l’accoutumée – pour la troisième solution.
Revoir les parcours
L’instance considère en effet que la croissance des dépenses de santé, spontanément supérieure à celle du PIB, constitue « la véritable menace » sur l’équilibre durable du système de santé.
Dès lors, le HCAAM exhorte les pouvoirs publics et les professionnels de santé à réexaminer la pertinence de certains actes et de certains séjours hospitaliers et à construire des parcours de santé (incluant la prévention et l’éducation thérapeutique du patient) fondés sur une meilleure organisation de la médecine de premier recours et une articulation mieux pensée avec l’hôpital. Revoir la gouvernance de l’ensemble de l’offre de soins en cherchant une plus grande cohérence du système au niveau central et territorial est la dernière action envisagée par le HCAAM pour contenir la saignée augurée.
Bref, le HCCAM donne en quelque sorte une feuille de route au ministère de la Santé qui va présenter d’ici à la fin du premier semestre 2014 une loi de stratégie nationale de santé.
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