Debré-Even : lettre ouverte aux confrères

Publié le 25/11/2013
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Paris (75)

Dr Alain Choux

Depuis plus d’un an, nous voyons, dans l’indifférence générale, sauf celle des éditeurs et des médias (jackpot), deux anciens hospitalo-universitaires très largement frappés par la limite d’âge faire les « beaux », attirés comme des mouches par de substantiels droits d’auteurs et la culture narcissique de leur ego.

C’est à croire que leur retraite est très insuffisante (cigale ou fourmi ?) et que le sérail dont ils sont issus n’a plus grâce à leurs yeux.

Comme les marchands de lessive, ils haranguent la populace sans doute impressionnée par leurs titres universitaires, aux fins de les transformer en moutons de Panurge.

Pourtant la Sécu, très demandeuse d’économies, n’en a rien fait malgré leurs incantations.

Plus drôle encore, un cheval de bataille récurrent : la lutte contre les hypocholestérolémiants et les statines, avec un retour aux sources de triste mémoire, l’Inquisition, où tout personne qui ne partage pas son avis est un mécréant.

Rappelons pour rire leurs spécialités :

- pour Bernard Debré, urologue, chirurgien de l’ancien président Mitterrand, les maladies métaboliques et le cholestérol restent son fonds de commerce,

- pour Philippe Even qui a déjà été responsable d’un immense scandale de santé publique dans les années 1985-86 sur la ciclosporine dont il est « curieusement » sorti indemne, sa spécialité initiale est la pneumologie, il recommence ses errances…

Il faut quand même rappeler que les maladies cardio-vasculaires sont la première cause de mortalité en France, et en la matière le cholestérol est un puissant vecteur de décès.

La déontologie, pilier fondateur de l’exercice médical, est systématiquement bafouée par ces deux duettistes, tant dans leur bouquin que dans leurs interventions médiatiques ; le conseil de l’Ordre des médecins est muet comme une carpe malgré les signalements de certains confrères et comme il est urgent d’attendre… que… peut-être le succès d’édition se confirme.

Pourquoi l’Ordre laisse-t-il faire ce travail de casse systématique ? L’âge des médecins ou leur notoriété rend-il l’Ordre si frileux ? Leur prétendue immunité ne tient pas devant l’Ordre.

Dans un passé relativement récent, un certain Dr Gubler a pu se mordre les doigts de ce manquement à la déontologie, mais ce sont peut-être là des propos d’un dinosaure et que l’évolution inéluctable de la médecine est de devenir un bien de consommation courante comme un autre et soumis aux enjeux financiers exclusifs !

Dans cette dernière hypothèse où tout est permis, l’Ordre et la déontologie médicale n’ont plus de raison d’exister.


Source : Le Quotidien du Médecin: 9283