La Fédération nationale indépendante des mutuelles (FNIM) s’alarme de la « démutualisation progressive » en France, à la lumière des données de son deuxième baromètre* national, dévoilé mercredi.
En effet, seulement 92 % des personnes interrogées ont souscrit à un contrat complémentaire santé cette année contre 94 % en 2013. Et seuls 76 % des Français jugent aujourd’hui « indispensable » d’avoir une complémentaire contre 81 % en 2013.
Le renoncement aux soins progresse
Parallèlement, souligne la FNIM, le renoncement aux soins pour des raisons économiques progresse fortement (37 % des sondés contre 33 %), essentiellement dans le secteur dentaire, l’optique et la médecine spécialisée.
Si les Français restent largement satisfaits (90 %) de leur complémentaire santé, leur regard sur les garanties serait en train de changer, avec une volonté de libre choix et de ciblage accru. Selon la FNIM en effet, 39 % des Français seraient intéressés par un « recentrage » de leur contrat sur les « grosses dépenses de santé » (hospitalisation, chirurgie). Et un tiers des personnes interrogées (40 % des moins de trente ans) se déclare prêt à payer plus cher pour un « renforcement » des garanties « en cas d’hospitalisation ou de recours à des spécialistes ».
Privilégier le risque lourd ?
Très attachée au principe de liberté individuelle, la FNIM se dit donc « favorable » à une concentration des complémentaires santé sur « le gros risque », selon l’expression de Philippe Mixe, président de la Fédération.
« La démutualisation progresse, commente-t-il. Il y a urgence à encourager les complémentaires à fournir une réponse aux adhérents sur le vrai risque santé, comme les maladies chroniques, et non sur les soins courants et la bobologie. » La FNIM souligne à cet égard son opposition au schéma des contrats responsables et solidaires (98 % de l’offre) qui couvrent un panier minimum de soins hétérogènes, ne correspondant pas forcément aux attentes des adhérents.
* 1 000 entretiens en ligne du 2 au 13 octobre auprès d’un échantillon représentatif de la population et 2 253 entretiens en ligne du 8 au 20 octobre auprès des adhérents des mutuelles de la FNIM.
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