Le Syndicat des biologistes (SDB), le Syndicat national des médecins biologistes (SNMB) et le syndicat des laboratoires de biologie clinique (SLBC) ont rencontré mercredi les membres du cabinet de la ministre de la Santé. L’enjeu était d’alerter sur la situation économique de la biologie médicale, en situation de « rupture » après sept années de baisses de ses tarifs.
« L’objectif de cette réunion était de faire comprendre à Marisol Touraine que ces baisses de tarifs ne peuvent continuer indéfiniment, et connaître sa position », relate le Dr Claude Cohen, président du SNMB, alors que la Sécurité sociale a programmé 96 millions d’euros d’économies sur la biologie en 2012.
Les biologistes n’ont pas été totalement rassurés par les deux heures d’échanges « vifs mais courtois » de la réunion. « Le gouvernement semble vouloir continuer dans cette orientation [de baisses tarifaires],redoute le Dr Cohen. Nous verrons en juillet, lors de la présentation du projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) 2014, si nous sommes encore dans son collimateur ! ». Du moins salue-t-il la volonté du ministère d'ouvrir la porte à des négociations pluri-annuelles sur les dépenses de biologie.
Lisibilité.
Les biologistes libéraux ont exposé leurs revendications et leurs inquiétudes qui, au-delà des tarifs eux-mêmes, portent sur les répercussions économiques de la réforme en cours (notamment l’accréditation obligatoire).
Sous le coup de cette réforme « intéressante sur le fond mais douloureuse à mettre en place », la profession voudrait obtenir du gouvernement davantage de « lisibilité » sur les « coûts auxquels les biologistes vont devoir faire face », confirme Dominique Caillat, président du SLBC. « L’implication dans la permanence des soins, le transport des tubes entre les différentes structures des laboratoires multisites… Quel sera le prix à payer ? », interroge-t-il. Et de rappeler que, pour la première fois, le chiffre d’affaires de la biologie libérale est en recul de 2 % en 2012.
Les biologistes saluent l'implication du gouvernement dans les négociations tarifaires menées avec la CNAM et son engagement de transparence accrue. « Nous avons besoin de la sécurisation du gouvernement pour éviter de revivre la même situation qu’en février » [la CNAM avait rejeté un plan triannuel d’économies] reconnaît François Blanchecotte, président du SDB.
En France, 3 700 laboratoires privés emploient 45 000 salariés. « 10 à 15 % de ces sites sont en danger », assure le SDB.
Choc et inquiétude à la Croi après le retrait des États-Unis des programmes de santé mondiale
Des chiens aux urgences aident les enfants anxieux
Xénogreffe : un avenir se dessine en France
L’Académie de médecine s’alarme du désengagement des États-Unis en santé