L’arthrose va-t-elle devenir une « nouvelle maladie orpheline, faute d’accès à des traitements utiles, bien tolérés et faciles à mettre en œuvre » ? C’est ce que redoute le Syndicat national des médecins rhumatologues (SNMR), qui s’oppose au projet de déremboursement de l’acide hyaluronique dans le traitement de l’arthrose du genou.
La Haute Autorité de santé (HAS) a rendu public en juin dernier des avis médicotechniques (à valeur consultative) défavorables au remboursement de ces traitements, pourtant jugés « sûrs et efficaces » par les rhumatologues.
Calculette en main, ceux-ci font les comptes. Environ 450 000 patients prennent un traitement à base d’acide hyaluronique. Ce traitement est pris selon les cas une fois par an, ou tous les deux ou trois ans en fonction de la réaction du patient, avec un coût pour l’assurance-maladie de 115 euros (acide et les trois consultations qui vont avec).
Mais faute de remboursement, les rhumatologues préviennent que les patients devront se tourner vers « les anti-inflammatoires et les antalgiques opioïdes, aux effets secondaires parfois vitaux, ou à la chirurgie prothétique lourde, coûteuse et non dénuée de risques ».
Actuellement, 70 000 prothèses de genou sont posées chaque année en France, pour un coût total unitaire de 11 600 euros pour l’assurance-maladie.
Plus de 30 000 signatures pour la pétition
Le Dr Bernard Morand, président du SNMR estime que l’arrêt du remboursement de l’acide hyaluronique conduirait 15 à 2000 nouveaux patients à se faire poser une prothèse chaque année. Et il s’interroge : « Le remboursement de l’acide en France n’est-il pas l’une des raisons pour lesquelles on y pose deux fois moins de prothèses qu’aux États-Unis ou en Allemagne » ?
Une pétition a été mise en ligne fin novembre par le SNMR. Selon le Dr Morand, elle a déjà récolté 30 000 à 40 000 signatures. La décision de suivre ou non l’avis de la HAS devrait être prise en mars par la ministre de la Santé. Résolu, le SNMR lui adressera la semaine prochaine une lettre ouverte pour la mettre en garde contre les conséquences d’une telle décision.
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