L’assurance-maladie obligatoire Outre-Rhin pourrait accuser un déficit 2013 avoisinant un milliard d’euros, contre encore six milliards d’excédents un an plus tôt. Attendus en mars, les chiffres consolidés définitifs de l’exercice (incluant le quatrième trimestre) ne devraient pas bouleverser cette tendance négative. Il faut toutefois nuancer le tableau puisqu’il existe toujours un « pot de réserve », c’est-à-dire une cagnotte santé conséquente de plusieurs milliards d’euros mais qui ne permet pas de financer le déficit courant.
Progression des dépenses supérieure aux attentes (vieillissement de leur population, explosion des maladies chroniques) et ralentissement des recettes : toutes les branches de la Sécu ont été victimes d’un effet ciseaux. En ce qui concerne l’assurance-maladie, plusieurs décisions politiques ont aggravé la tendance, dont la suppression du fameux forfait trimestriel de 10 euros sur les consultations médicales, la baisse de certaines cotisations et une rallonge budgétaire octroyée aux hôpitaux.
Instauré en 2004 et supprimé le 1er janvier 2013, le forfait de 10 euros « frappait » tout assuré allant consulter au moins une fois un médecin ou un dentiste au cours du trimestre. Son abolition était réclamée de longue date par les médecins et les assurés, mais contestée par les caisses (au nom du risque de consumérisme médical). De fait, le nombre de consultations dentaires a bondi de 6 % en 2013.
Le nouveau ministre de la santé, Hermann Gröhe, jusque-là totalement inconnu dans le secteur de la santé, va devoir trouver rapidement de nouveaux remèdes, le gouvernement n’étant pas disposé à renouer avec un « trou de la Sécu » qu’il avait mis des années à résorber ! Dans l’immédiat, l’exécutif a déjà annoncé qu’il prolongeait (au moins) jusqu’en 2015 le blocage des prix des médicaments. De plus, le rabais que doivent consentir les industriels aux caisses maladie sur les médicaments remboursés passera de 6 à 7 % de leur prix hors taxe. En attendant de nouvelles mesures...
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