Vaccination et aluminium, un article du Parisien sème le doute

Publié le 22/09/2017
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Crédit photo : VOISIN/PHANIE

Bombe à retardement ou pétard mouillé ? Dans son édition d’aujourd’hui le Parisien dévoile les conclusions « d’un rapport sérieux et inédit bouclé en mars mais jamais rendu public » sur la toxicité potentielle des adjuvants aluminiques des vaccins.

Présenté en off au conseil scientifique de l’ANSM début Mars, ce « rapport » concerne le projet BNAA-vacc portant sur « la biopersistance et [la] neuromigration des adjuvants aluminiques : facteurs de risques génétiques et neurotoxicité expérimentale ». Commandé par l’ANSM en 2013 au Pr Gherardi (hôpital Henri-Mondor, Créteil), ce travail de recherche fondamentale se décline en quatre études.

Un effet dose inversé ?

Réalisées chez la souris, les trois premières (Eidi et al. BMC Médecine 2015/Crépeaux et al. JIB 2015 / Crépeaux et al. Toxicology 2017) suggèrent l’existence d’une sorte d’effet dose inversé à la fois en termes de neuromigration des particules d’aluminium et de neurotoxicité. Dans ces travaux, les chercheurs ont en effet montré que si l’injection en IM de doses de 400 µg/Kg d’aluminium/kg n’entraîne pas d’effets cérébraux, des doses plus faibles de 200 µg/Kg sont à l’inverse associées à une accumulation d’aluminium significative au niveau cérébral et à l’apparition de trouble du comportement.

L’hypothèse retenue, mais qui reste à démontrer, serait que la taille des particules pourrait être un élément déterminant. Pour les auteurs, les particules plus petites favoriseraient l’internalisation de l’adjuvant par les macrophages et donc la translocation des particules injectées vers les tissus.

Susceptibilité génétique ?

De son côté, la quatrième étude s’est attachée à rechercher une éventuelle prédisposition pouvant expliquer une intolérance à l’aluminium chez certains patients. Ces travaux (qui font l’objet d’un brevet et n’ont donc pas été publiés) suggèrent l’existence de polymorphismes génétiques à même de diminuer chez les patients concernés les capacités d’autophagie des nanoparticules en augmentant leur toxicité.

Un « approfondissement nécessaire »

« L’apport de ces études aux connaissances sur la sécurité des vaccins semble significatif, sans être encore définitif » juge le conseil scientifique de l’ANSM, dans son avis du 8 mars. « Qu’il s’agisse des résultats sur les effets observés en fonction de la dose d’aluminium ou de ceux sur la susceptibilité génétique, réplications et approfondissement sont nécessaires ».

mais pas de remise en cause de la sécurité des vaccins

Pour autant, « cela ne remet pas en cause la sécurité de vaccins » estime le directeur général de l’ANSM, le Pr Dominique Martin. « Les résultats de l'étude des équipes du Pr. Romain Gherardi (Inserm) ainsi que l’ensemble des rapports et publications disponibles à ce jour ne sont pas de nature à modifier le rapport bénéfice/risque des vaccins contenant des adjuvants aluminiques pour lesquels nous avons un recul d'utilisation de plus de 90 années et des centaines de millions de doses injectées, témoignant de leur sécurité d’utilisation », insiste l’Agence du médicament qui se défend par ailleurs de toute volonté de dissimulation. Si l’avis et le compte rendu de la séance n’avaient effectivement pas été rendus publics jusque-là, « ils ont été transmis à partir de fin août à l’Union nationale des associations agréées d’usagers du système de santé (UNAASS) qui en avait fait la demande ».

Lire les avis et compte-rendu de séance de l'ANSM

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Bénédicte Gatin

Source : lequotidiendumedecin.fr