Un mal mystérieux proche de la polio identifié en Californie

Publié le 24/02/2014
Motoneurone

Motoneurone
Crédit photo : MANFRED KAGE/SPL/PHANIE

C’est un neurologue de Stanford qui a fait état des premiers cas. Une maladie infectieuse rare et incurable, ressemblant à la polio (photo ci-dessus d’un motoneurone) est apparue en Californie où elle affecte un petit nombre d'enfants, a annoncé son équipe de l'Université de Stanford. Ces universitaires ont présenté dimanche cinq cas de paralysie soudaine chez des enfants, lors du congrès de l'Académie américaine de neurologie à Philadelphie.

"Bien que le virus de la polio ait été pratiquement éradiqué dans monde, d'autres virus peuvent affecter la moëlle épinière, faisant apparaître un syndrome proche de celui de la polio", a déclaré le neurologue Keith Van Haren, principal auteur de cette étude de cas. "Au cours de la dernière décennie, le lien a été fait entre de nouvelles formes d'entérovirus et l'apparition de ce syndrome semblable à la polio chez des enfants en Asie et en Australie", a expliqué le chercheur. "Ces cinq nouveaux cas mettent en lumière la possibilité de l'émergence d'un syndrome semblable à celui de la polio en Californie", a-t-il dit.

L’entérovirus 68 en ligne de mire

En Californie, entre août 2012 et juillet 2013, les cinq enfants atteints par le nouveau syndrome avaient tous été vaccinés contre la polio, et leurs tests vis à vis de la polio étaient négatifs. Ils présentaient tous les mêmes symptômes : paralysie distale subite d'un de leurs membres suivie d'une extension proximale en deux jours. Les diagnostics de syndrome de Guillain-Barré et de botulisme ont été écartés. Trois d'entre eux souffraient d'une maladie respiratoire avant l'apparition de ces symptômes. En revanche, deux étaient porteurs de l'entérovirus-68, un virus rare qui a été associé à l'apparition de la maladie, dont les trois autres n'étaient pas porteurs. Six mois plus tard et malgré une prise en charge adaptée, les symptômes ne se sont pas totalement amendés et les enfants gardent une parésie au niveau de leurs membres.

A ce jour, les médecins recherchent toujours les causes de leur paralysie. Même s’ils pensent que d’autres cas pourraient apparaitre, les chercheurs à l’origine de cette observation se gardent pour l’heure de tout alarmisme. "Nous tenons à souligner que l'apparition de ce syndrome reste très, très rare", a insisté Keith Van Haren.


Source : lequotidiendumedecin.fr